Assassinat de Chérubin Okende : ouverture d’une enquête pluridisciplinaire

Samedi 15 Juillet 2023 - 17:05

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Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge a convoqué en urgence, le 13 juillet, une réunion de sécurité à son cabinet à Kinshasa pour tabler sur le cas de la mort du député national et ancien ministre des Transports Chérubin Okende, dont le corps a été retrouvé criblé de balles et sans vie dans sa voiture, le jeudi matin.

Le chef du gouvernement a été entouré des ministres des Droits humains, de la Communication et Médias, du vice-ministre de l'Intérieur, du commandant de la 14ᵉ région militaire, le général de brigade Stazin Kazimu, l'administrateur de l'Agence nationale des renseignements (ANR), le directeur général de la Direction générale des migrations (DGM), du commissaire général adjoint de la Police nationale congolaise chargé des opérations, du commissaire provincial de la PNC.

Faisant le compte-rendu de cette réunion, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a déclaré ce qui suit devant la presse : « Nous sommes tous sous le choc, le président de la République en premier, le Premier ministre et nous tous membres du gouvernement, y compris toutes les autorités réunies ici, et sûrement toute la communauté congolaise, de voir cet acte ignoble posé contre l'un de nos collègues, il y a quelques mois, à savoir l'honorable Chérubin Okende Senga. Le Premier ministre a voulu réunir très rapidement tous les responsables des services de sécurité pour faire le point de la situation, au-delà du message de condamnation et de condoléances qui a été fait, parce qu'il faut faire diligence pour qu'une enquête minutieuse puisse être faite. Dans cet ordre d'idées, il y a une enquête préliminaire qui a déjà commencé au niveau de la police nationale. Mais il a été convenu, au niveau de cette réunion, que ça sera une commission d'enquête plus large qui impliquera tous les services. Nous avons convenu que nous allons associer à cette enquête des services étrangers des pays amis pour qu'en toute transparence et très rapidement, nous puissions faire la lumière sur ce crime odieux qui arrive dans un contexte où nous étions déjà sous vigilance ».

Et d’ajouter : « Vous avez vu que la semaine dernière, il y a eu des bouclages qui ont été faits notamment dans la commune de Bandalungwa. Vous avez vu qu'il y a quelques jours, nous avons fait une communication avec le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Santé. En effet, il y a visiblement une volonté de semer la psychose lorsqu'on parle de kidnapping ou de trafic d'organes. Nous étions déjà en alerte et les services ont redoublé davantage de vigilance. Il y aura des mesures qui seront annoncées par la police, toujours dans ce cas, parce qu'il est hors de question de plonger la ville de Kinshasa dans une quelconque forme de psychose, alors que nous sommes à la veille d'un événement attendu mondialement, à savoir les Jeux de la Francophonie. Nous avons les élections en fin d'année qui vont arriver. Nous tenons donc à ces engagements et nous allons travailler pour nous assurer que la sécurité est tenue à Kinshasa comme dans tout le pays ».

Au sujet des spéculations faites sur les circonstances de ce crime contre un acteur politique de premier plan, de surcroît député national, le porte-parole du gouvernement s’est gardé de tirer précipitamment une quelconque conclusion, s’en remettant aux enquêtes qui s'ouvrent. « Nous sommes le gouvernement. Il ne serait pas de bon aloi, c'est aujourd'hui que notre collègue est décédé. L'heure est plutôt au recueillement. C'est dans cet ordre d'ailleurs que le président de la République a annulé une visite qu'il devait faire sur le terrain. Et, le Premier ministre a réduit au maximum les activités qu'il devait avoir ce jour, parce qu'il faut observer une pensée pieuse pour celui qui a été des nôtres. On peut diverger sur le plan de la politique, mais ici il s'agit d'une vie humaine. C'est aussi le lieu d'interpeller les uns et les autres que ce n'est pas le moment de faire de spéculations. C'est un homme politique, qui est décédé. Il y aura évidemment des implications politiques, on le comprend. Mais c'est prématuré de vouloir aujourd'hui commencer à se positionner, à faire des déclarations, alors qu'il y a une enquête qui a commencé au niveau de la police et une enquête pluridisciplinaire qui va commencer, que nous voulons transparente, que nous voulons ouvrir à des services étrangers parce qu'il est question d'établir tous les faits. Peut-être faudrait-il attendre la fin de l'enquête pour aller dans ces différentes conclusions. Nous, nous sommes le gouvernement. Nous allons travailler à rassurer nos populations sur les mesures que nous prenons pour les sécuriser. Les autres font la politique, mais nous, nous veillons sur le pays », a laissé entendre Patrick Muyaya. 

En 2018, Chérubin Okende est élu député national de la circonscription de la Lukunga dans la ville de Kinshasa. En avril 2021, il est nommé ministre des Transports, Voies de Communication et de Désenclavement dans le louvernement Sama 1, dont il a démissionné. Il est resté porte-parole d'Ensemble pour la République, parti d'opposition cher à Moïse Katumbi jusqu'à son assassinat le 13 juillet.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Le Premier ministre Sama Lukonde a présidé la réunion sur l'assassinat de Chérubin Okende

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