Parution : Daniel Isaac Itoua signe « Kiébé-Kiébé : saisir l’image »Mardi 15 Août 2023 - 17:07 Publié aux éditions Les éditeurs parisiens, le nouvel ouvrage de Daniel Isaac Itoua, « Kiébé-Kiébé : saisir l’image », compte cent pages. Il est le résultat d’une recherche anthropologique menée sur le Kiébé-Kiébé. A travers son ouvrage constitué de cinq actes, Daniel Isaac Itoua définit le Kiébé-Kiébé non seulement comme une danse « magico-religieuse » des contrées nord de la République du Congo, mais aussi comme une sagesse qui, par le biais des allégories, enseigne aux néophytes « la place de l’homme dans la société, la science de l’équilibre, de l’excellence et de la vie harmonieuse. Pour cela, on dit que le Kiébé-Kiébé enseigne l’éthique, la maîtrise des forces obscures, positives et négatives, mais complémentaires, qui animent le cosmos ». Préfaçant cet ouvrage, Ramsès Bongolo, éditeur, écrivain et critique littéraire, a souligné que ce n’est pas étonnant que dans ce livre la logistique relative à l’organisation d’une séance de Kiébé-Kiébé soit détaillée avec une précision digne d’un initié, car ce qui peut échapper ou paraître banal à l’œil d’un scientifique y est exposé avec force détails, avec une pénétration que seul l’accueil dans le cercle initiatique du Kiébé-Kiébé peut permettre de connaître. Ainsi, le dévoilement des secrets du Kiébé-Kiébé ou de ce qui peut être autorisé aux profanes répond non seulement à un besoin scientifique d’archivage ou de récolte de données, mais aussi et surtout au besoin de préservation de la mémoire, donc de conservation du patrimoine immatériel vivant du Congo qui risque de disparaître si des mesures d’accompagnement documentaires (manuscrites, visuelles et audiovisuelles) ne sont pas prises. « On comprend dès lors que le but subliminal de cet essai est d’inciter les nouvelles générations septentrionales en particulier et congolaises en général à s’approprier cette sagesse ancestrale, limon de leur identité culturelle, élément important du kaléidoscope traditionnel de la République du Congo et pièce du puzzle non négligeable du grand édifice culturel du continent noir », a-t-il estimé.
Le Kiébé-Kiébé comme orchestre Pour l’auteur, le Kiébé-Kiébé est aussi un orchestre. Il est composé de chanteurs, de batteurs de tambours, d'«Ekonga » ou gong, d’un souffleur de « Tsèmbè » ou « Ôbanda » en corne d’antilope, d’un « Ndumbè » ou annonceur des nouvelles, un ensemble de danseurs ou « Afuya » ou « Afia » et des percussionnistes. L’univers du Kiébé-Kiébé, a-t-il précisé, impose avec rigueur nombre d’interdits que l’on doit scrupuleusement respecter. On ne se bat pas dans le « kinda ». On ne s’insulte pas au cours de la danse. On n’arrête pas l'«Ifuya » en évolution (en pleine danse), seul le « Ndumbè » peut se le permettre. On ne doit pas frapper un chien au cours de la danse, cet animal étant considéré comme un grand maître du Kiébé-Kiébé. « Kiébé-Kiébé : saisir l’image » est, à la fois, la description des images d’un Kiébé-Kiébé en mouvement et leurs interprétations, des marottes, de l’expression artistique des adeptes et de l’histoire qui a marqué le pays du Kiébé-Kiébé, une tradition ayant des parentés avec les antiques croyances de l’Egypte pharaonique. Ce présent ouvrage, support de l’exposition itinérante de l’auteur, a entre autres objectifs d'aider un plus large public à saisir la portée de ce qu’il voit souvent comme de l’amusement ; illustrer les parentés entre les valeurs culturelles du Kiébé-Kiébé et celles de l’Egypte pharaonique ; reconstituer et restituer les événements du passé ; susciter les artistes à puiser dans l’art « Kiébé-Kiébique » et faire connaître le pays d’exhibition du Kiébé-Kiébé. Notons que « Kiébé-Kiébé : saisir l’image » compte cinq actes : scènes de la vie au village ; scènes de la vie en forêt ; Kiébé-Kiébé : parentés avec les croyances antiques ; Kiébé-Kiébé et l’origine sacrée des Mbôsi ; et Kiébé-Kiébé où l’histoire figurative. Il se présente comme une série de photographies à caractère documentaire. Des photos des figurines et des initiés qui révèlent ce que cache le Kiébé-Kiébé en mouvement. Elles font revivre les civilisations disparues. Enseignant de carrière et passionné des traditions orales de son pays (la République du Congo), une activité à laquelle il consacre beaucoup de temps et de recherches, Daniel Isaac Itoua est né à Kayes près d’Ongogni dans le département des Plateaux. Depuis 2003, il dirige un cahier d’anthropologie et d’histoire des Mbôsi intitulé « Bisi ambôsi ». Bruno Okokana Légendes et crédits photo :1-L’auteur Daniel Isaac Itoua et son livre / Adiac
2-La couverture du livre « Kiébé-Kiébé : saisir l’image » / DR
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