Gabon: le facilitateur de la CEEAC multiplie les rencontres

Selon certaines sources, Faustin-Archange Touadéra est allé s’enquérir de l’état de santé d’Ali Bongo, car c’est l’un des points de sa mission au nom de la CEEAC et peut-être évoquer aussi une prochaine évolution de sa situation. Pour l’heure, aucune information n’a filtré à l’issue des échanges entre les deux personnalités.

Le facilitateur de la CEEAC pour le Gabon a également rencontré la plateforme d’opposition Alternance 2023 dont le candidat Albert Ondo Ossa revendique la victoire à la présidentielle du 26 août. Ce dernier avait refusé de parler de coup d’Etat, évoquant « une révolution du Palais ».

En effet, Faustin-Archange Touadéra a enchaîné les tables rondes pour porter le message des dirigeants de l’Afrique centrale, de mettre en place une transition inclusive avec notamment des leaders religieux, des diplomates, la société civile et l'opposition. Une rencontre « fructueuse » pour le porte-parole de la plateforme d’opposition Alternance 2023, François Ndong Obiang : « Nous ne sommes pas des fossoyeurs de la paix, nous allons écouter ce qu'attendent les chefs d'État africains, afin de trouver les voies et moyens qui nous mènent à une transition. »

Après les opposants, la société civile a plaidé pour des changements de fond. « Ce qui nous préoccupe, c'est la lutte contre la corruption qui a gangrené le régime déchu qui était la norme de gouvernance. Mais nous voulons des institutions fortes et démocratiques qui soient au service de l'intérêt général », affirme Georges Mpaga, du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance.

Les tractations vont se poursuivre en premier lieu entre Gabonais, pour d’abord fixer la durée de la transition. « Nous aurons assurément d'autres rencontres entre forces vives de la nation pour analyser le cadre de la transition et nous accorder sur les délais de cette transition », a déclaré Geoffrey Foumboula du Copil citoyen.

Avant de regagner son pays, le président centrafricain s’est entretenu à nouveau avec le chef de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Faustin-Archange Touadéra s’est dit disponible à revenir à Libreville si besoin est, ou à inviter les acteurs gabonais en Centrafrique dans le cadre de la facilitation.

Ali Bongo Ondimba a également reçu la visite du chef du bureau de l’ONU en Afrique centrale Abdou Abarry, pour s’enquérir des conditions de vie de l’ancien chef de l’Etat. Le représentant des Nations unies a dit l’avoir trouvé « en bonne santé ». Selon lui, l’ancien président a partagé son vœu de voir « la paix, la stabilité et la cohésion sociale » préservées au Gabon.

Par ailleurs, le président déchu, Ali Bongo Ondimba, est désormais « libre de ses mouvements » et « peut se rendre, s'il le souhaite, à l'étranger », a annoncé le CTRI. Pour le moment, selon le communiqué signé par le général Oligui Nguema, qui dirige désormais la transition, il n’est pas formellement question d’un « exil ».