Échangeur de la Corniche : les habitants demandent une enquête parcellaire

Mercredi 11 Juin 2014 - 17:10

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Le bureau des occupants des parcelles situées au bord du fleuve Congo, derrière le collège d’enseignement Antonio-Agostino-Neto (AA Neto) à Talangaï, s’est réuni le 11 juin, à Brazzaville, afin d’inciter les services habilités à réaliser l’enquête parcellaire déterminant la zone d'expropriation des habitants

Les travaux de l’échangeur de la corniche, derrière le collège d’enseignement Antonio-Agostino-Neto à Talangaï, n’avancent plus depuis un mois en raison de l’absence d’enquête. Les populations de cette zone s’opposent aux travaux d’avancement et de remblai de cette route, exécutés par une entreprise chinoise, sur une longueur de plusieurs kilomètres.

« Sauf du côté de la ceinture maraîchère située dernière le siège de l’ex-usine de Kronenbourg où les travaux s’effectuent, derrière le CEG AA-Neto, rien n’avance. Aucun agent du service de cadastre ou de la topographie, ni même d’un bureau d’étude n’est venu enquêter alors qu’on nous demande de laisser nos habitations parce que la route va passer par ici », explique Justin Oboro, chef de bloc un, zone cinq, quartier 68.

Pour tenter de dénouer cette situation, le bureau a mis en place une commission qui rencontrera, très ultérieurement, les autorités politico-administratives, y compris les services habilités pour résoudre le problème d’expropriation dans cette partie du sixième arrondissement de Brazzaville. Dans un premier temps, le bureau compte solliciter des audiences auprès du député de la circonscription, Claudia Ikia Sassou, et par la suite, avec le maire du sixième arrondissement de Brazzaville, Frédéric Privat Ndéké, ainsi qu’avec des responsables du ministère des Grands Travaux.  

« Par rapport aux bornes placées par l’entreprise chinoise, nous avons déjà recensé les occupants des parcelles concernées par le passage de la route et ses emprises. Mon collègue du bloc situé en amont fera également le même travail afin d’éviter des intrusions », a ajouté Justin Oboro.

Dans cette zone proche du fleuve Congo, de nombreuses habitations sont des hangars, mais d'importants investissements immobiliers privés ont été également réalisés, à l’instar de l’École des Beaux-Arts qui appartient à un capitaine de l’armée congolaise.

Les sujets d’angoisse des occupants de la zone sont multiples. Outre l’enquête parcellaire et la campagne d’expropriation, ils sollicitent également le recensement des étangs et des arbres fruitiers ainsi que la prise en compte par l’État du remblayage artisanal qu’ils ont effectué durant des années.

« Le souhait de tous ici est que de l’argent liquide soit donné à chacun au fur et à mesure que le recensement des parcelles progresse puisqu’il y a des familles que ne savent pas où aller. Combien serons-nous à être expropriés ? Nous habitons la zone depuis quatre à six décennies, ce qui revient à dire qu’un grand travail de remblai a été effectué. Nous avons des palmiers à huile, des avocatiers, des manguiers. Combien va-t-on nous payer ? », s’interroge Jean-Pierre Moutoubi, un habitant de la zone.

Fortuné Ibara