Exposé des motifs

Pourquoi un changement « exceptionnel » est intervenu dans mon pays le 30 août ? Et pourquoi je suis venu ? C’est peut-être la réponse à ces questions embarrassantes, vu le contexte des derniers développements de l’actualité au Gabon, mais essentielles, que propose le général Brice Clotaire Oligui Nguema à ses interlocuteurs de la sous-région qu’il a entrepris de rencontrer l’un après l’autre dans leurs pays respectifs.

Le 1^er octobre, le chef d’Etat de transition du Gabon était à Oyo, dans la Cuvette, pour des entretiens avec le président congolais Denis Sassou N’Guesso. Sur place, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas usé de la langue de bois pour expliquer le motif de sa visite à celui qu’il a nommé avec considération le Patriarche, « qui est pour nous un atout important dans la sous-région, qui peut transmettre aux plus hautes autorités de ce monde ce que nous avons fait et mieux l’expliquer ».

En d’autres termes, après avoir déposé Ali Bongo Ondimba, le Gabon du général Brice Clotaire Oligui Nguema sollicite de ses voisins d’Afrique centrale un appui diplomatique de poids pour mieux conduire la lourde mission de « restauration des institutions » qu’il s’est donnée. Le 19 septembre, le général a rencontré le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema à Malabo ; de source diplomatique se profilerait une visite du chef de la transition à son homologue tchadien Mahamat Idriss Déby Itno.

A Brazzaville comme à Malabo, plus tard à N’Djamena, et pourquoi pas à Yaoundé, au Cameroun - le chef de l’Etat centrafricain, Faustin Archange Touadéra l’ayant déjà rencontré à Libreville-, le général Oligui a le temps de découvrir comment on passe du poste qu’il a occupé pendant plusieurs années à celui dont il vient de prendre les rênes, on ne saurait encore dire pour combien de temps ? Le tout est que la paix intérieure préservée pendant les événements du 30 août assure à ses compatriotes la liberté qu’ils ont chantée en le portant en triomphe.

A l’évidence, le concours des voisins du Gabon, et plus loin des autres partenaires de ce pays est indispensable, mais la réussite des réformes qu’entreprendront les nouvelles autorités le seront encore plus.