Afrique centrale : une excellence financière

Si les pays d’Afrique centrale regroupés au sein de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) présentent des atouts indéniables à long terme, l’horizon est un peu plus gris à brève échéance. Les perspectives macroéconomiques et financières resteront marquées par une croissance économique de 2,2% en 2023 (après 2,8% en 2022), grevée principalement par un recul plus important que prévu de l’activité pétrolière. Tel est le constat de la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC). Si certains soldes se dégradent, la situation n’est en rien catastrophique : les pays continuent de présenter un excédent de leur solde budgétaire. Tout cela a, d’ailleurs, conduit la BEAC à maintenir inchangés ses taux directeurs. Et puis, l’institution devrait changer de gouverneur : le nom du successeur d’Abbas Mahamat Tolli devrait être connu dans les prochaines semaines. De leur côté, les banques privées de la Cémac doivent composer avec une situation devenue plus compliquée, depuis un an, en raison de la hausse des taux.

Elles doivent aussi faire avec les difficultés de certains pays, comme le Ghana. Le secteur est également touché par le désengagement de grands groupes : Coris Bank va reprendre les activités de la Société générale au Tchad, par exemple. Pour autant, l’Afrique centrale ne manque pas d’atouts à long terme. Elle présente des avantages considérables aux investisseurs aussi bien étrangers qu’africains ; les pays de la Cémac jouissent d’une position stratégique au sein du continent et présentent des opportunités ainsi que d’importants avantages qui restent sous exploitées : des infrastructures de qualité, un potentiel agricole considérable, un bassin minier extrêmement riche. Tel le contexte de la première édition de de l’Africa finance, Banking and digitalisation summit (AFBDS- Cémac). Ce rendez-vous de la banque d’Afrique centrale se déroule à Brazzaville, les 25 et 26 janvier, sous le haut patronage de Denis Sassou N'Guesso, président de la République du Congo. Il réunit de nombreuses personnalités de la finance, à l’occasion de nombreux panels.

Le thème du sommet est  « La digitalisation du secteur bancaire et financier, un vecteur de croissance et d’intégration de la région Cémac ».  Il est l’occasion de réaffirmer le rôle clé de la digitalisation du secteur financier et bancaire pour favoriser la transformation des économies et des systèmes financiers pour une meilleure résilience. Ce sommet se doublera d’une cérémonie de remise de trophées, ce 25 janvier ; la liste des « nominés » est désormais connue. Ils ont été sélectionnés par le comité des trophées parmi les institutions financières actives dans la région Cémac dans huit catégories.