Ecologie : le Congo se propose de restaurer ses zones humides dégradées

Samedi 1 Février 2025 - 15:16

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A la faveur de la célébration de la Journée internationale des zones humides, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a plaidé, le 31 janvier, à Brazzaville pour la restauration des zones humides dégradées d’ici à 2030.  

Le thème choisi pour la célébration de cette année est « Protéger les zones humides pour notre avenir commun ». Les zones humides jouent un rôle crucial pour la planète et pour l'humanité. Elles agissent comme des éponges naturelles, régulant les inondations, filtrant les eaux et stockant le carbone, ce qui aide à combattre le changement climatique. Elles abritent également une biodiversité incroyable, avec de nombreuses espèces dépendant de ces écosystèmes pour survivre. « …Nous devons, autant que possible, empêcher la conversion et le drainage des tourbières intactes et restaurer, d’ici à 2030, la moitié de celles qui ont été dégradées… Permettre aux gens de vivre décemment et garantir que les zones humides fourniront toujours de l’eau potable, de la biodiversité, de la nourriture et de nombreux autres avantages ne constituent pas des objectifs contradictoires », a indiqué la ministre Arlette Soudan-Nonault.

Par ailleurs, ces zones sont de plus en plus menacées par l'urbanisation, l'agriculture intensive et les changements climatiques. Protéger ces espaces est donc essentiel non seulement pour préserver la biodiversité, mais aussi pour garantir un avenir durable pour les générations futures. « Les zones humides mondiales ont perdu 35% de leur surface depuis 1970, soit un rythme trois fois supérieur à celui de la déforestation », souligne la déclaration du gouvernement du Congo. 

Plusieurs approches sont envisagées pour préserver les zones humides : la restauration des habitats dégradés, la mise en place de politiques de gestion durable et la sensibilisation de la population locale et globale contribuant à soutenir des initiatives locales de préservation ou en adoptant des pratiques respectueuses de l'environnement. « …les objectifs de développement durable des Nations unies soulignent que la réduction de la pauvreté passe par la protection et la restauration des écosystèmes tels que les zones humides… Des emplois verts à la fois nouveaux et innovants sont créés dans le cadre des projets relatifs aux zones humides, lesquelles ont vocation à devenir des bassins prometteurs pour les métiers écologiques de demain », a argumenté la ministre de l’Environnement.

En sa qualité de secrétaire exécutive de la commission Climat pour le bassin du Congo, la ministre de l’Environnement s’est remémorée la plus grande tourbière tropicale au monde, avec ses cent cinquante mille kilomètres carrés de superficie, stockant trente milliards de tonnes de carbone, soit l’équivalent de trois années d’émissions mondiales de combustible fossile. 

C’est ainsi qu’elle a indiqué: « Notre pays recèle de nombreuses zones humides qu’il convient de protéger, depuis les mangroves de la côte atlantique jusqu’aux lacs et aux fleuves qui parsèment et irriguent notre territoire. Il recèle surtout ce véritable trésor de biodiversité humide et cet inestimable puits de carbone que sont les tourbières de la Cuvette centrale, dont la valeur a tant de fois été relevée et magnifiée ». Signalons qu’à travers le monde, les zones humides couvrent plus de douze millions de kilomètres carrés, soit près de 6 % de la surface terrestre et abritent 40 % de toutes les espèces végétales et animales connues incluant de nombreuses espèces menacées qui ne peuvent survivre que dans des habitats humides particuliers, et nulle part ailleurs.

Les mangroves séquestrent le carbone jusqu’à cinquante-cinq fois plus vite que les forêts tropicales humides. Les tourbières, qui ne couvrent que 3% de la surface de la planète, captent quant à elles 30% de l’ensemble du carbone terrestre, soit deux fois plus que les forêts mondiales. 

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

La ministre Arlette Soudan-Nonault délivrant le message du gouvernement /Adiac

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