Finances : la RDC parmi les pays « réformateurs »

Mardi 1 Juillet 2014 - 16:25

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Le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) relatif au CPIA « Country policy and institutional assessment » a classé le Congo démocratique sur une liste restreinte de huit pays africains qui se sont démarqués en initiant suffisamment de réformes dans le secteur financier au cours de l’année 2013. L'annonce vient du gouvernement à l’issue de la réunion de la Troïka stratégique du 01 juillet 2014

Selon le communiqué final, ce rapport annuel consacré à la performance des pays dits pauvres, introduit en 1980, sert à déterminer l’allocation des prêts sans intérêts et des dons aux 39 économies africaines éligibles à une aide de l’Association internationale de développement (IDA). Cette dernière est un fonds de la BM destiné aux pays les plus pauvres de la planète. « En 2014, huit pays africains, dont la RDC, ont amélioré leurs politiques dans le but de stimuler la croissance et de faire reculer la pauvreté. Concernant spécifiquement la RDC, sa note est passée de 2,7 à 2,9, impulsée essentiellement par gestion macroéconomique », peut-on lire sur le document.

Pour le gouvernement, cela prouve à suffisance que les différentes réformes engagées dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance économico-financière portent leurs fruits. D’une manière générale, ce rapport sur la mise en place des politiques et des institutions dans les pays CPIA évalue en quelque sorte le degré des réformes initiées par les pays membres de l’IDA. Il revient d’ailleurs de ce rapport que l’Afrique n’a pas introduit suffisamment de réformes, malgré quelques exceptions précitées. Dans le volet financier, le score réalisé en Afrique demeure assez faible, à peine 2,9. Il s’agit d’une performance relative car le résultat est bien en-deçà de ceux réalisés par les autres régions du monde. Le rapport confirme ainsi un très faible accès aux services financiers en 2013 en dépit d’une progression de 25% de la population active.

Pour certains pays comme l’Ouganda et le Mozambique, leurs réformes sont présentées comme « substantielles ». Et pour d’autres, comme le Kenya et Rwanda, ils ont davantage consolidé leurs progressions en intensifiant les facilités visant à promouvoir le développement inclusif de l’activité bancaire, a noté le rapport. Ces avancées même significatives ne peuvent occulter le fait que 85% des prêts bancaires consentis en Afrique subsaharienne ne concernent que les populations de 8 pays. Pire, seulement une poignée d’entre ces pays ont développé des systèmes de financement basés sur d’autres produits que les banques, notamment les assurances, le fonds de pension et marchés des capitaux. Malgré tout, les banques ont réalisé d’importants bénéfices grâce à une meilleure maîtrise de leurs coûts. Le marché du crédit est resté dominé par les emprunts publics, et les taux appliqués se sont situés à un niveau assez élevé, autour de 10%. Seul le Kenya a réalisé des emprunts internationaux à des taux variant entre 6 et 7%.

Laurent Essolomwa