Election à la direction générale de l’Unesco: le Congo présente la candidature de Firmin Édouard Matoko

Mercredi 19 Mars 2025 - 16:00

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La République du Congo a officiellement présenté la candidature de Firmin Édouard Matoko, économiste du développement, diplomate et spécialiste en relations internationales. L'actuel sous-directeur général pour la Priorité Afrique et les Relations extérieures de l’Unesco, fort de son parcours professionnel entièrement dédié à la diplomatie onusienne, entend succéder à la Française Audrey Azoulay.

Firmin Edouard MatokoPour une élection prévue en novembre lors de la Conférence générale qui tiendra sa 44e session à Samarkand, en Ouzbékistan, Firmin Édouard Matoko fera face à deux autres candidats, Khaled Ahmed El-Enany Ali Ezz de l’Egypte et Gabriela Lian Ramos Patino du Mexique. Il entre en campagne pour la course à la direction générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Après la publication officielle sur le site de l’Unesco, le candidat de la République du Congo, 69 ans,  commence à battre campagne avec l’ambition soutenue de finir à la tête de la direction de cette institution pour le mandat 2025-2029.

La première audition des candidats devant le Conseil exécutif est prévue le 9 avril. Pour briguer ce poste, l'actuel fonctionnaire onusien présente un profil de premier plan, connaisseur des arcanes de l’institution le plaçant comme étant le candidat détenant à la fois une haute idée de l’Unesco et une expérience dans la diplomatie. Il table sur la nécessité de planifier et de mieux gérer les systèmes éducatifs à l’heure de l’intelligence artificielle (IA) où l’Unesco doit se maintenir dans sa vocation universelle. Un objectif à vulgariser après le sommet pour l'action sur l'IA à Paris. Par le biais de l’Unesco, il est possible d’accompagner cette dynamique et de favoriser l'innovation.

Le parcours de Firmin Édouard Matoko est typiquement celui des élites de la diplomatie d'aujourd'hui. Après l’obtention d’un diplôme d’études supérieures stratégiques en Relations internationales, il s’est lancé dans la diplomatie en publiant plusieurs contributions à l’issue de ses recherches. Ce qui lui a permis de les réaliser, c’est le fait d’être polyglotte et d’avoir supervisé différents programmes dans plusieurs antennes de l’Unesco à travers le monde, tout en menant des missions de défense et de valorisation du patrimoine culturel immatériel.

Face à ses adversaires, fin et discret négociateur, proche des délégations permanentes auprès de l’Unesco, Firmin Édouard Matoko veut faire de sa candidature celle de la continuité de l’Unesco dans ses valeurs de l’universalisme et humanistes. Il met en avant son pedigree lui ayant permis de travailler jusqu’à ce jour pour une institution qui privilégie la diversité en s’appuyant sur la connaissance de l’autre sans se cantonner à l’Afrique.

Pour sa candidature, il veut rappeler que l’Unesco est née d’une idée au service de la paix, un espace privilégié de dialogue et de solidarité.

Après plus de trente années au service des idéaux de cette noble institution, il reste persuadé que cette idée perdure et que « cette vision que nous partageons tous, est celle qui prévaudra au milieu des incertitudes d’aujourd’hui qui interpellent plus que jamais la mission universelle de notre organisation : contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion… ». 

Réaffirmer la centralité du mandat de l’Unesco

Firmin Édouard Matoko veut réaffirmer la centralité du mandat de l’Unesco et la force du multilatéralisme. Car, estime-t-il, une nouvelle gouvernance mondiale se profile à l’horizon, rendant caduques les grilles de lecture traditionnelles. Elle remet en cause singulièrement les acquis du multilatéralisme et son utilité comme espace de dialogue et de solidarité internationale.

Il est question de préserver les biens communs tels que l’éducation, les sciences, l’information, la communication, et la culture en appui de l’affirmation du président Nelson Mandela, à savoir « L’éducation est la plus puissante des armes que l’on puisse utiliser pour changer le monde ».

De ce fait, il est question d’affiner, d’adapter les méthodes de travail. Pour y parvenir, le candidat met en avant sa vision sur trois piliers incontournables. Il s’agit de l’acte constitutif de l’Unesco, garant de son universalité ; ses organes directeurs, dont la Conférence générale, le Conseil exécutif, les instruments de décision et d’orientation stratégique ; son secrétariat, pour lequel l’interaction avec l’ensemble des partenaires institutionnels et de la société civile doit être davantage priorisée (Commissions nationales, associations et clubs Unesco, chaires et institutions académiques, écoles associées, réseaux professionnels publics et privés, etc).

« Je m’engage à maintenir au quotidien l’indispensable unité d’esprit et la confiance réciproque qui, entre les organes directeurs et le secrétariat, se doivent condition sine qua non pour réaliser pleinement l’acte constructif. L’histoire nous donne à nouveau rendez-vous. Notre devoir est de réaffirmer avec plus d’ardeur la vision de nos fondateurs. Car il n’y a pas pires barrières au progrès et à la paix que celles qui divisent les peuples et les nations en raison de leurs différences, de quelque nature qu’elles soient. Ces barrières, l’Unesco a le pouvoir de les briser dans l’esprit des femmes et des hommes de cette planète.

Je suis convaincu qu’ensemble, nous pouvons rendre notre organisation encore plus forte, dynamique et inclusive, engagée sans relâche à promouvoir la paix et le développement, en préservant les valeurs universelles qui fondent notre humanisme commun et garantissent un avenir durable et prospère pour les futures générations », a assuré le Congolais.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Firmin Edouard Matoko

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