Lutte contre la tuberculose : l’OMS vise l’élimination de la maladie dans plus de 30 pays

Samedi 5 Juillet 2014 - 15:29

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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a présenté le 3 juillet un nouveau cadre pour éliminer la tuberculose dans les pays où cette maladie est peu répandue, c’est-à-dire, les pays qui enregistrent moins de cent cas de tuberculose pour un million d’habitants

Le cadre que l’OMS a présenté en collaboration avec la European Respiratory Society (ERS), définit une phase initiale de « pré-élimination », consistant à ramener le nombre annuel de nouveaux cas de tuberculose dans ces pays à moins de dix pour un million d’habitants d’ici à 2035. Il s’agit également d’éliminer complètement  la tuberculose à l’horizon 2050, soit moins d’un cas par an pour un million d’habitants. «Alors qu’on peut prévenir et guérir la tuberculose, 155.000 personnes contractent encore la maladie et dix mille en meurent chaque année dans ces trente et trois pays. Des millions de personnes sont porteuses du bacille tuberculeux et risquent de tomber malades», souligne l’OMS dans un communiqué de presse.

Au nombre des pays, territoires et zones concernés, il y a vingt et un pays européens, sept pays des Amériques, trois de la Région OMS de la Méditerranée orientale et deux de la Région OMS du Pacifique occidental. Il s’agit de : Allemagne, Australie, Autriche, Bahamas, Belgique, Canada, Chypre, Cisjordanie et Bande de Gaza, Costa Rica, Cuba, Danemark, Émirats arabes unis, États-Unis d'Amérique, Finlande, France, Grèce, Irlande, Islande, Israël, Italie, Jamaïque, Jordanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Puerto Rico, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse.

L’OMS appelle à redoubler d’efforts

L’OMS estime que ces pays sont conscients qu’ils doivent ensemble redoubler d’efforts pour éliminer la tuberculose en tant que problème de santé publique et éviter sa recrudescence. «Les pays à faible charge de morbidité ont déjà les moyens de faire énormément baisser le nombre de cas de tuberculose d’ici à 2035 », a constaté le Dr Hiroki Nakatani, Sous-Directeur général de l'OMS. « La couverture sanitaire universelle, grâce à laquelle chacun a accès aux services de santé dont il a besoin sans pour autant s'exposer à des difficultés financières, est la base. Il reste à faire en sorte que les interventions bien pensées visent les gens qui en ont le plus besoin », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, l’OMS met en avant l’efficacité de huit domaines d’interventions essentielles à savoir : assurer un financement et une tutelle garantissant une planification et des services de grande qualité ; prendre en compte les groupes les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre ; prendre en compte les besoins particuliers des populations migrantes et les problèmes transfrontières ; dépister la tuberculose évolutive et l'infection tuberculeuse latente dans les groupes à haut risque et fournir un traitement adéquat ; optimiser la prévention et la prise en charge de la tuberculose multi-résistante ; assurer une surveillance continue et procéder au suivi et à l'évaluation des programmes ; investir dans la recherche et dans de nouveaux outils ; soutenir la lutte contre la tuberculose à l'échelle mondiale.

Au nombre des plus vulnérables figurent les personnes démunies ou sans abri, les migrants et les minorités ethniques. En outre, les toxicomanes et les détenus, de même que les personnes vivant avec le VIH, ainsi que celles souffrant de malnutrition ou de diabète, fumeurs et gros buveurs risquent plus que les autres de contracter la tuberculose. Pour beaucoup d’entre eux, l’accès aux services de santé est difficile.

Yvette Reine Nzaba