Diaspora : les Congolais de l’étranger réfléchissent à une stratégie nationale d’intégration au développement

Jeudi 17 Juillet 2014 - 13:55

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Conformément à son programme d’activités 2014, le département des Congolais de l’étranger a organisé, au Palais des congrès de Brazzaville, une journée de réflexion sur l’élaboration de la stratégie nationale d’intégration des Congolais de l’étranger au processus de développement

Organisée en collaboration avec la cellule de mobilisation de la diaspora du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, cette activité a connu la participation de personnalités et experts des secteurs public et privé nationaux, des organismes internationaux —Organisation mondiale de la santé (OMS), Organisation internationale pour les migrations (OIM), Union européenne (UE) — implantés en République du Congo et ainsi que des ambassades de France et des États-Unis.

Après les allocutions d’Édith Laure Itoua, conseiller du président de la République et chef du département des Congolais de l’étranger, et de Paul Alexandre Mapingou, ambassadeur itinérant et coordonnateur de la cellule de mobilisation de la diaspora au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, les participants à cette rencontre se sont plongés dans les travaux.

Édith Laure Itoua a ouvert les travaux en rappelant la principale problématique devant conduire le fil des échanges : comment doter le Congo d’une stratégie d’intégration des Congolais de l’étranger au processus de développement ? 

Durant les échanges, les participants ont reconnu l’importance de la problématique de la diaspora et l’existence de plusieurs initiatives visant la gestion et la mobilisation des Congolais de l’étranger comme le projet Migration et développement en Afrique (MIDA) entre l’OIM et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Ce projet a pour objectif principal le renforcement des capacités du gouvernement de la République en vue de mobiliser les compétences de la diaspora congolaise pour une contribution bénéfique au développement du pays. Il s’agit de répondre par cette mobilisation aux carences en ressources humaines auxquelles le Congo-Brazzaville fait face dans deux secteurs prioritaires : la santé et l’enseignement supérieur. À cet égard, le programme d’enseignement supérieur développé par l’université Marien-Ngouabi fait appel à des missions de l’étranger dans des domaines d’enseignement et encadrement spécifiques ; le ministère en charge de la Marine marchande soutient actuellement un programme de mise en stage des Congolais de l’étranger (avec possibilité de déboucher sur des emplois) ; l’Office national pour l’emploi et la main-d’œuvre (Onémo) a élaboré un programme d’appui au retour des immigrés congolais (Paric). Le département des Congolais de l’étranger souhaiterait que le comité technique analyse les causes du non-fonctionnement de ce programme au Congo.

Sur le plan international, l’OMS a mis en place un code de pratique mondial pour le recrutement international des personnels de santé. Ce code a pour objectifs : de définir et de promouvoir des principes et des pratiques non contraignants pour le recrutement international des personnels de santé en tenant compte des droits, des obligations et des attentes des pays d’origine, des pays de destination et des personnels de santé migrants ; de servir de référence aux États membres pour instaurer le cadre juridique et institutionnel requis pour le recrutement international des personnels de santé ou pour l’améliorer ; de donner, au besoin, des indications utiles pour élaborer et appliquer des accords bilatéraux et d’autres instruments juridiques internationaux ; de faciliter et d’encourager un débat international et de développer la coopération sur les questions liées au recrutement international éthique des personnels de santé dans le cadre du renforcement des systèmes de santé, en se concentrant plus particulièrement sur la situation des pays en développement.

Toutes ces initiatives sectorielles témoignent de la pertinence de la problématique et confirment la nécessité d’une approche cohérente et concertée, afin de mieux mobiliser l’apport des Congolais au développement.

C’est dans ce cadre que les participants ont adopté une méthodologie de travail qui se résume comme suit : faire l’état des lieux pour identifier les besoins nationaux en ressources humaines, déterminer les risques susceptibles de limiter la mobilisation des compatriotes établis à l’étranger et proposer des mesures d’accompagnement susceptibles de faciliter cette mobilisation ; élaborer une cartographie des Congolais de l’étranger en termes quantitatif et qualitatif.

À l’issue des travaux, les participants ont mis en place deux comités. Un comité de pilotage est chargé de superviser toutes les activités relatives à l’élaboration de la stratégie nationale d’intégration des Congolais de l’étranger au processus de développement. Il examinera et approuvera les rapports d’étapes présentés par le comité technique. Il se réunira en session ordinaire au moins une fois par mois, et le cas échéant, en session extraordinaire. Il est présidé Édith Laure Itoua, secondée de Paul Alexandre Mapingou. Les activités de ce comité sont coordonnées par Jean d’Arc Doniam, représentant le département des Congolais de l’étranger, et Wilson Abraham Elenga, représentant la cellule de mobilisation de la diaspora.

Le comité technique a un mandat opérationnel. Sa mission consiste à faire l’état des lieux et à élaborer une cartographie des Congolais de l’étranger par pays de résidence. Il élaborera un programme d’activités qu’il soumettra à l’approbation du comité de pilotage. À chaque session, il dressera un compte rendu au comité de pilotage. Ce comité est coordonné par Christian Ondjola, représentant le ministère en charge du Plan et de l’Intégration, secondé de Félix Mouko, représentant l’Union patronale et interprofessionnelle du Congo.

En conclusion, le département des Congolais de l’étranger a remercié toutes les parties prenantes pour la qualité de leurs contributions et a formulé le souhait que cette participation continue pendant tout le processus de réflexion qui devrait déboucher sur le Document de stratégie nationale d’intégration des Congolais de l’étranger au développement.

Outre cet objectif général, des objectifs spécifiques visent, entre autres, à combler les besoins du pays en ressources humaines de qualité ; mobiliser les ressources financières des Congolais de l’étranger ; aider les Congolais à mieux s’intégrer dans les pays d’accueil.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Édith Laure Itoua, conseiller du président de la République et chef du département des Congolais de l’étranger (© DR).