Sondage Les Points : l’opinion de Matata Ponyo au plus malJeudi 16 Octobre 2014 - 19:00 Le Premier ministre enregistre une nouvelle chute de 3% atteignant désormais 50% d’opinions favorables. La recevabilité du projet de Budget 2015 à l’Assemblée nationale contraste avec l’opinion des Kinois recueillie par le Sondage Les Points du 13 au 14 octobre. La récente enquête révèle que la cote de confiance du chef du gouvernement est à la limite du positif. Il ne jouit plus que de 50% d’opinions favorables soit une chute de 25% entre mai et octobre 2014. L’on est très loin des 75% enregistrés en mai 2014, lorsque le premier ministre était au mieux de sa forme. L’opinion défavorable est à 46% tandis que les absentions représentent 4%. Globalement, le projet du Budget présenté par le Premier ministre n’a pas convaincu les Kinois qui attendaient mieux. Ils auraient souhaité un budget à l’image de la rigueur imposée par le chef du gouvernement dans tous les secteurs. En lieu et place, ils se disent déçus par un nouveau chapelet de bonnes intentions qui ne comble pas le vide constaté depuis plusieurs années dans leurs assiettes. Ils considèrent le moindre écart entre les Budgets 2014 et 2015 comme un aveu de l’impuissance du gouvernement à mobiliser les recettes nécessaires pour le décollage du pays. La rigueur, notent les sondés, n’aura servi qu’à répondre aux exigences de la Banque mondiale sans véritable impact sur l’amélioration du Budget et, de surcroit, des conditions de la population. Les sondés décrient notamment l’incapacité d’une fiscalité onéreuse à laquelle a recouru le gouvernement, à donner du volume au Budget de la RDC (7.611 milliards de Francs congolais en 2014 contre 8.363 milliards de Francs congolais en 2015). Cette fiscalité avait été critiquée par le rapport Doing Business 2013 qui présentait la RDC comme un milieu fiscal difficile caractérisé par des procédures compliquées entrainant des coûts administratifs très élevés pour le contribuable et empêchant l’entrée des investissements dans le pays. Budget anti-social Les sondés déplorent davantage le caractère anti-social du Budget qui ne permet pas d’entrevoir des lendemains meilleurs pour le panier de la ménagère. En bref, le passage du Budget à la chambre basse du Parlement contraste avec son rejet au sein de l’opinion. Les Kinois n’attendent plus rien de l’équipe en place et ne jurent plus que par l’effectivité du gouvernement de cohésion nationale promis par le Chef de l’État. Par contre, 46% des Kinois considèrent l’écart entre les deux budgets comme un signal fort de la volonté du gouvernement à répondre aux attentes de la population. Ils justifient la faiblesse de l’écart par des contraintes liées au terrain et croient en la capacité de l’équipe Matata à faire face à la situation actuelle. Des ministres sortis du lot Au Baromètre du gouvernement, le ministre de la Santé, Félix Kabange, est le leader incontestable. Il consolide sa position grâce au résultat positif de la lutte contre l’épidémie d’Ebola à Djera en province d’Equateur, le dernier cas enregistré remontant à plus ou moins 25 jours. Le succès des mesures d’encadrement prises semble avoir mis d’accord l’opinion sur l’efficacité de la campagne menée sur l’ensemble de la population congolaise. À la deuxième marche se trouve le ministre des Infrastructures, Fridolin Kasweshi, qui jouit des effets positifs de la bonne conduite des travaux dans les différents chantiers notamment l’avenue Kabambare (commune de Lingwala) et la Route de Matadi. Il est suivi de son homologue des Affaires étrangères dont le poids politique contribue et les actions antérieures en faveur de la pacification du pays continuent à marquer les Kinois. Contrairement au mois de septembre, le ministre des Transports, Justin Kalumba Mwana Ngongo (54%), enregistre une forte chute consécutive au dossier Transco dont la gestion a été fortement déplorée. La suite du baromètre se présente de la manière suivante : le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, occupe la cinquième place avec 54% ; le vice-premier ministre et ministre du Budget, Bernard Mukoko Samba (sixième place) avec 53%, Lambert Mende de la Communication et Maker Mwangu de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel respectivement avec 51%. Jeannot Kayuba |