Formation : l’ONG Moseka pour un meilleur encadrement des enfants de militairesSamedi 27 Décembre 2014 - 14:30 D’ici à janvier, sur l’initiative de Noëlla Budjamabe, sera érigé un centre pour encadrer, au nom de l’ONG située au Camp Kokolo, des jeunes âgés de 15 ans et plus dans l'objectif de les initier à divers métiers, question de les rendre autonomes et de leur assurer de meilleures conditions de vie. Initiatrice et présidente actuelle de l’ONG Moseka, la fille du feu général Budjamabe destine le Centre Moseka à « l’encadrement des jeunes ». Styliste de profession, elle a inscrit la couture en premier dans le programme de la formation à venir qui envisage de s’étendre à l’esthétique, la coiffure, la décoration, l’informatique, la mécanique et l’électricité. Et, dans une acception plus générale, Noëlla Budjamabe entend y joindre un chapitre socio-éducatif. Il sera aussi question pour certains, a-t-elle dit, d’alphabétisation et de notions essentielles de savoir-vivre. Elle a épinglé notamment l’apprentissage du français et les bonnes attitudes à adopter en société. Noëlla Budjamabe qui a rappelé sa propre condition d’enfant de militaire entend exploiter au maximum de l’espace mis à sa disposition pour la construction d’un hangar au début de l’année. Selon le calendrier établi, il sera fin prêt à la fin du mois de janvier de sorte que le centre soit déjà en activité dès février. Elle a fait part de son projet autour d’un repas offert la veille de Noël au lieu même où il sera érigé. En présence d’un bon nombre de militaires et de leur progéniture, parmi lesquels des officiers dont le colonel Jean-François Likuma Ngwendu, elle a parlé de son projet de manière simple et conviviale. « Nous avons pensé créer l’ONG Moseka dans le but d’encadrer nos pairs enfants de militaires qui n’ont pas eu l’opportunité de faire des études comme nous. Leur venir en aide de manière à permettre à ceux qui le voudront d’apprendre un métier », a-t-elle expliqué. Et la présidente de l'ONG d’ajouter que « l’ONG Moseka n’envisage pas de faire l’aumône, de distribuer des vivres ou quel qu'autre bien que ce soit mais plutôt de veiller à assurer l’apprentissage d’un métier utile ». Un métier pour s’assurer un avenir Noëlla Budjamabe a mesuré l’impact qu’elle veut donner au centre avec un célèbre adage chinois qu’elle a réadapté au contexte de la sorte : « Si tu me donnes de la nourriture, je me nourrirai un jour mais si tu m’apprends un métier, je travaillerai et aurai toujours de la nourriture ». Aussi, a-t-elle cru bon d’en appeler à la bonne volonté d’autres compatriotes à lui prêter main forte. Pour sa part, l’officier militaire précité a « félicité » et « souhaité bonne chance à l’ONG Moseka » dont il s’est réjoui de l’initiative. Le commandant du Camp Kokolo l’a jugée louable d’autant plus que, a-t-il souligné, le futur centre de formation sera construit en plein camp Kokolo et donc d’accès facile pour tout enfant de militaire désireux d’apprendre un métier. « J’exhorterai les enfants de militaires à saisir cette occasion à portée de main », a-t-il commencé. Et de poursuivre dans une adresse plus personnelle aux jeunes : « Considérez vous comme des ambassadeurs de l’ONG, dites-le à ce qui ne le savent pas encore afin qu’ils viennent s’inscrire et se forment. Il y va de votre avenir. Songez à le bâtir quitte à vous ouvrir de nouveaux horizons et être utiles dans la société ». Le colonel Jean-François Likuma a achevé cette adresse sur un ton encore plus paternel : « Au lieu de rester à la maison ou de flâner à ne rien faire comme le font certains, soyez plutôt soucieux de changer votre perception des choses, apportez un changement à votre vie. Cessez de vous considérer comme des enfants, pensez à vous assumer en adultes ». En outre, signalons que la date du 24 décembre 2014 reste significative pour l’ONG Moseka. C’est dire que Noëlla Budjamabe avait choisi d’organiser sa sortie officielle de manière assez particulière. Le repas partagé avec une bonne centaine de personnes dans le camp à quelques heures de Noël, loin d’être un simple prétexte, était une façon de témoigner de son engagement à contribuer à l’amélioration de l’environnement social des enfants militaires. À cela s’ajoute la remise symbolique aux blessés de guerre de petits colis composés notamment de pains de savons et de sucre devant l’Hôpital général du Camp Kokolo. Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : La photo de famille des membres de l’ONG Moseka à l’emplacement réservé à la construction du centre
Photo 2 : Les membres de l’ONG Moseka et des militaires du Camp Kokolo
Photo 3 : La distribution de colis aux blessés de guerre
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