Pillages du 19 et 20 janvier : les dégâts matériels sont considérablesSamedi 24 Janvier 2015 - 14:15 Une équipe d’experts est à pied d’œuvre pour évaluer les pertes occasionnées par ces manifestations pour une prise en charge conséquente du gouvernement décidé à suppléer au manque à gagner enregistré par les opérateurs économiques. Après le déferlement de la violence qui a secoué la ville de Kinshasa les 19 et 20 janvier sur fond d’agitation et de pillage, l’heure est à présent à l’évaluation des dégâts. Ceux-ci sont énormes au regard de l’intensité de la violence perpétrée par les manifestants dont la furie dévastatrice dépassait tout entendement. Le Premier ministre Matata Ponyo et le vice-Premier ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité, Évariste Boshab, qui avaient effectué une tournée d’inspection dans la ville au lendemain des tristes évènements pour s’enquérir de la situation sur le terrain, ont pu mesurer la hauteur du sinistre occasionné par cette manifestation initiée par l‘opposition contre la modification de la loi électorale en cours d’examen au Parlement. Les dégâts matériels sont, pour ainsi dire, considérables. Aucun distinguo n’était fait entre les biens de l’État et des privés. Les commerçants chinois dont les magasins sont disséminés dans plusieurs quartiers de Kinshasa ont particulièrement été la cible des frondeurs. Ces derniers, avec une hargne qui n’avait d’égal que leur volonté de destruction, ont saccagé, pillé, détruit et emporté tout ce qui pouvait l’être dans les établissements commerciaux tenus tant par des sujets chinois que des nationaux. Les opérateurs économiques qui n’avaient pas pris des précautions sécuritaires d’usage pour annihiler ces velléités dévastatrices n’avaient que leurs yeux pour pleurer. Ils ont, bien malgré eux, subi cette loi de la jungle imposée par des garnements visiblement instrumentalisés par des politiciens en mal de sensation. Des édifices, des maisons communales, des postes de police, voire des églises n’ont pas échappé à cette escalade de la violence. C’est notamment le cas de l’église du pasteur Baruti située sur l’avenue de l’Université dans le quartier Righini qui a été saccagée de fond en comble par des jeunes en furie. Une façon pour eux de régler des comptes à l’un des fidèles de cette église qui n’est autre que le général Célestin Kanyama, patron de la police de Kinshasa, exprimant par là leur désapprobation de ses méthodes ultra répressives. Tous les effets trouvés sur ce lieu sacré ont été emportés par des manifestants au grand dam des fidèles qui ne savent plus à quel saint se vouer. Dans la foulée, une soixantaine des bus Transco nouvellement mis en service ont essuyé des jets de projectiles. Aves des pare-brises et des vitres cassés, ces bus sérieusement endommagés deviennent inopérants. Les dégâts matériels subis par cette entreprise publique et leurs effets collatéraux sont évalués à 250.000 dollars, à en croire une source proche de la direction. Dans le lot, il faudra aussi citer de nombreux véhicules des particuliers également endommagés. Dans les communes de Lemba, Matete, Ndjili, Masina et Ngaba particulièrement, les victimes de ces pillages ne se comptent plus. Le banditisme urbain qu’on croyait avoir éradiqué venait de refaire surface à la faveur de ces manifestations qui se sont s’écartées de leur objet pour se muer à des scènes de pillages organisées. Le vice-premier ministre Évariste Boshab a rassuré les tenanciers des magasins pillés, nationaux comme expatriés, et tous les autres particuliers victimes des pillages orchestrés par les inciviques que ces actes de vandalisme ne resteront pas impunis. Une enquête indépendante est en cours pour établir les responsabilités, a-t-il ajouté, martelant au passage sur la détermination de l’exécutif national de traduire en justice les auteurs intellectuels de ces événements afin qu’ils répondent de leurs forfaits. Une équipe d’experts est à pied d’œuvre pour évaluer les pertes occasionnées par ces manifestations pour une prise en charge conséquente du gouvernement décidé à suppléer au manque à gagner enregistré par les opérateurs économiques.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Une barrière de fortune érigée le long d'une avenue |