Concertations nationales : une véritable mine d’or pour certains membres des groupes de contact

Jeudi 12 Septembre 2013 - 16:08

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En lieu et place des acteurs réels de leurs corporations, ce sont les membres de leurs familles, les connaissances et les acheteurs des places qui inondent les listes.

Dans un communiqué publié dans la semaine, la Coalition nationale pour la Cour pénale internationale de la RDC (CN-CPI) a déploré que les groupes de contact institués par le présidium se soient livrés dans les antivaleurs. Selon ce regroupement d’ONG, certains membres de ces groupes ont fait de la constitution des listes des participants une mine d’or, alors que ces dits groupes ont été constitués pour contribuer à l’amélioration du projet du règlement intérieur et répercuter sur les stratégies pouvant faciliter d’atteindre les objectifs fixés. « On signale la perception de montant allant de cinq cents à huit cents dollars américains et des contrats léonins d’opération retour sur les per diem », a regretté la CN-CPI/RDC.

Le regroupement a également déploré un déséquilibre manifeste entre les participants des provinces et ceux de la ville de Kinshasa, « laissant croire aux concertations de la capitale ».

La CN-CPI/RDC a, par exemple, noté que de la liste des chefs coutumiers qu’on y dénombre vingt six participants. Ces derniers représentent, chacun, une nouvelle province créée par la Constitution de 2006 a lors que curieusement plusieurs provinces ne s’y retrouvent pas. « Le nom du président des chefs coutumiers de la province orientale, Honorable Prosper Mangukele, appelé seul en toute urgence pour représenter tous les Chefs coutumiers de sa province, ne se trouve nulle part », a relevé l’organisation.

Ce regroupement a aussi relevé que de la liste de la société civile sur laquelle reposeraient les espoirs de la population, en vue de porter haut son vécu quotidien, est pleine des fictifs. Pour la Coalition, toutes ces fraudes sont cautionnées par l’imposition des membres du groupe de contact de la société civile par le présidium. Cela est en violation expresse du mode démocratique de prise des décisions (le consensus), prévu dans l’ordonnance n°13/078 du 26 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement des concertations nationales.

Face à ces tares, la coalition a exhorté le chef de l’État de veiller à ce que les objectifs des concertations nationales ne soient pas détournés et de garantir que ces concertations rétablissent réellement « la paix, l’unité et la cohésion nationales et non l’unité, la cohésion et la gratification honteuse des politiciens et des bourreaux ». L’Organisation a notamment recommandé, à cet effet, d’inscrire en ordre prioritaire la justice pour les victimes des graves violations des droits humains et du droit international humanitaire. Cette structure soutient, par ailleurs, que l’amnistie annoncée lors de l’ouverture ne sacralise pas l’impunité des auteurs des crimes internationaux et des violations massives des droits humains.

Au présidium de cette rencontre, la CN-CPI/RDC a recommandé de conditionner la validation de mandat des participants de la Société civile par la production de la personnalité juridique de l’organisation mandataire et d’invalider le mandat de tous les fraudeurs.

Lucien Dianzenza