Action humanitaire : le Congo fait le point avec ses partenaires sur les actions menées l’année dernière

Mercredi 25 Février 2015 - 19:45

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L’afflux massif des ressortissants de la RCA, le rapatriement des ressortissants congolais vivant en République centrafricaine, les catastrophes naturelles et les expulsions des étrangers en situation irrégulière, tels sont, entre autres, les sujets abordés au cours de la réunion de la coordination humanitaire, tenue le 24 février au ministère des Affaires sociales

En effet, la rencontre présidée par la ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Emilienne Raoul, qui avait à ses côtés, le représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement, Anthony Ohemeng-Boamah, a regroupé le gouvernement, les agences du système des Nations unies, les représentations diplomatiques et les ONG internationales et nationales.

Faisant le bilan de la situation humanitaire au Congo, Emilienne Raoul a rappelé que le pays a fait face en 2014, à un afflux massif de ressortissants centrafricains à cause du conflit interconfessionnel qui a éclaté dans ce pays frère. La crise a provoqué le déplacement d’environ 23 000 personnes dans les départements de la Likouala, de Brazzaville et de Pointe-Noire. « Les citoyens centrafricains ayant trouvé refuge en République du Congo, bénéficient de la protection internationale et jouissent du statut de réfugié prima-facie », a-t-elle expliqué.

Pour la ministre des Affaires sociales, la prise en charge de ces réfugiés s’est faite selon les normes conventionnelles internationales en matière d’assistance des personnes déplacées. Ceci avec l’appui de quelques gouvernements de pays amis, des agences du système des Nations unies, de certaines institutions, des ONG nationales et internationales. En vue d’optimiser la conduite des opérations humanitaires sur le terrain, le gouvernement a acquis un terrain de 8 000 m2 pour la construction d’un entrepôt à Bétou.

S’agissant du rapatriement des ressortissants congolais vivant en RCA, le gouvernement congolais avait mis à leur disposition des vols spéciaux. Ainsi, le 9 janvier 2014, près de 650 ressortissants congolais, rapatriés de manière organisée ont été accueillis à l’aéroport international de Maya-Maya.

Près de 70 500 personnes victimes de catastrophes naturelles en 2014

Au plan national, de nombreuses catastrophes naturelles, notamment des pluies, inondations, érosions, ensablements, vents violents et incendies, ont été enregistrées l’année dernière, touchant près de 70 500 personnes sur toute l’étendue du territoire. Mais,  seules 20 048 personnes ont été assistées, soit le tiers, lors de ces catastrophes ayant causé de pertes en vies humaines. « L’assistance a consisté à la prise en charge des veillées et des obsèques ; à la mise à disposition des vivres et non vivres et, pour certains, au versement d’une caution locative équivalente à six mois de loyer », a indiqué la ministre.

Concernant l’expulsion des étrangers en situation irrégulière, près de 19 700 originaires de la République démocratique du Congo (RDC) ont été assistés dans le cadre de l’humanisation de l’opération de police « Mbata Ya Bakolo ». Afin de permettre à ces ressortissants de la RDC d’attendre leur embarquement au débarcadère du Beach dans des conditions humaines acceptables, un site de transit avait été installé dans l’enceinte de l’hôtel Cosmos depuis le 15 mai 2014. La ministre Emilienne Raoul a, par ailleurs, remercié les donateurs qui ont épaulé par leur contribution la prise en charge humanitaire des réfugiés, des rapatriés, et des victimes des catastrophes tout le long de l’année 2014.

Un plaidoyer pour l’amélioration des conditions des réfugiés

Dans le bilan des partenaires de l’Etat, il a été évoqué la situation scolaire des réfugiés installés au Congo, notamment à Bétou et Impfondo, dans le département de la Likouala. Il s’agit notamment du manque d’infrastructures scolaires, du déficit en personnel enseignant ainsi que des difficultés liées au transport. D’où la nécessité d’ouvrir des pistes agricoles afin de faciliter l’acheminement des vivres dans la Likouala. L’autre préoccupation concernait la mobilisation des fonds et des ressources pour cette année, car les réfugiés risquent de ne pas repartir dans les délais souhaitables.

C’est ainsi que les partenaires ont, entre autres, recommandé l’identification des moyens alternatifs d’acheminement de vivres et autres articles au nord du Congo. Pour ce faire, l’appui du gouvernement peut être fondamental, estiment-ils. Ils ont, par ailleurs, plaidé pour l’accès à la terre en vue d'activités de subsistance des réfugiés et demandé le déploiement du personnel enseignant dans les écoles du département de la Likouala.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Une vue des participants ; crédit photo Adiac