Justice : la femme d’Adolphe Muzito impliquée dans une affaire de corruptionJeudi 26 Février 2015 - 11:30 La situation a conduit à l’inculpation et à l’incarcération du bourgmestre de Waterloo, Serge Kubla dont la démission est également exigée par son parti, le MR. Après l’affaire de la femme du Premier ministre congolais contrôlée à Zaventem avec des mallettes de plusieurs centaines de milliers de dollars non déclarés, l’épouse d’un ex-Premier ministre vient de signer un autre scandale. Dans leurs dernières livraisons, des médias belges dont Le Soir, ont noté que l’épouse du député Adolphe Muzito serait également trempée dans une affaire de corruption. Ces médias relèvent, en effet, que le bourgmestre MR de la ville de Waterloo, Serge Kubla, a été inculpé et placé sous mandat d’arrêt en début de semaine, pour « corruption concernant une personne qui exerce une fonction publique dans un État étranger ». Citant un communiqué du Parquet fédéral signé par le juge d’instruction de Bruxelles, Michel Claise, ces sources ont noté que ces faits litigieux concernent les activités en RDC du groupe industriel Duferco qui est suspecté d’avoir, au travers de la corruption d’agents publics congolais, « favorisé l’évolution d’investissements importants dans le secteur du jeu et des loteries ». L’ancien ministre wallon de l’économie, Serge Kubla, aurait remis, à l’hôtel Président de Bruxelles, à titre d’acompte sur une somme évaluée à cinq cent mille euros, vingt mille euros à l’épouse de l’ancien Premier ministre congolais, Adolphe Muzito. À Bruxelles, c’est le temps de reniement alors qu’au niveau de la justice, les choses bougent déjà pour éclairer cette situation. Pendant que le Premier ministre, Charles Michel (MR), interrogé par Le Soir a dit n’avoir été au courant de rien concernant cette affaire et qu’à la présidence de ce parti, on aurait appris la nouvelle par la presse, on se prépare déjà à donner les charges de Serge Kubla à une autre personne. « Nous allons prendre contact avec le premier échevin de Waterloo pour qu’il prenne les premières dispositions pour que la vie politique locale puisse continuer », a expliqué le porte-parole du président du MR, Olivier Chastel. Qui a bu boira Cette affaire remet sur la sellette les différentes interpellations dont ont été l’objet les membres de la famille Muzito, notamment sa femme, pour des mallettes d’argent non déclaré, et l’ex-Premier ministre Muzito lui-même, pour enrichissement illicite. On se rappellera qu’en avril 2010, le député Jean-Lucien Bussa avait adressé au Parlement une question orale au Premier ministre Adolphe Muzito. Il a motivé son action par des questions relatives à la mauvaise gouvernance, à la corruption et à l’enrichissement illicite. Jean-Lucien Bussa avait également rappelé que dans le cadre du contrôle parlementaire, la Commission économique et financière de l’Assemblée nationale avait jugé nécessaire d’entendre le Premier ministre, agissant comme ministre du Budget d’alors, sur trois dossiers importants qui sentaient l’odeur de corruption. Il s’est agi du « paiement de 5.856.200 US à la société Sodipro, pour une commande des filets de pêche, des fertilisants et des produits agro-alimentaires », de la « lettre de garantie de paiement en faveur de la Banque congolaise relative au marché public en préfinancement conclu entre le gouvernement congolais et les entreprises du Groupe Mike (EGM Construct) en date du 2 juin 2007 pour un montant de dix millions de dollars » et de « l’ordre permanent et établissement des billets à ordre concernant le paiement de la créance de la Banque congolaise sur l’État congolais chiffrée à la somme de 68.618.973 US ». Notant que l’ancien ministre de Budget et Premier ministre n’a pas pu apporter des réponses à ces questions, le député avait relevé qu’il y avait dans le chef du Premier ministre de l’époque le manque de volonté politique pour lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite. Jean-Lucien Bussa avait notamment trouvé paradoxal de constater qu’au moment où le peuple croupissait dans la misère, certains membres du gouvernement rivalisaient de zèle pour s’enrichir sans cause. « On nous parle de l’affairisme de certains membres du gouvernement, et des sources bien informées attribuent au Premier ministre les acquisitions suivantes : le Cercle Elaïs à plusieurs millions de dollars américains ; la construction en puissance de quarante villas à Kinkole, la création d’une société aérienne (BAN AIR) dotées de deux avions; la construction d’une salle de fêtes moderne au quartier Livulu dans la commune de Lemba ; la construction par des ouvriers allemands d’un immeuble de plus de dix étages au quartier Socimat dans la commune de la Gombe ; la construction d’un immeuble de quatre étages sur la troisième Rue Limete, quartier industriel ; la Résidence Gaiga sur le Boulevard du 30 Juin ; un gros bateau géré par la société Safricas, etc. », avait souligné le député devant ses collègues à l’hémicycle, en exigeant l’application de certaines dispositions de la Constitution sur le contrôle des acquisitions de ceux qui sont revêtus du pouvoir public, notamment les membres du gouvernement. Il y a également, dans ce même registre, l’interpellation du Premier ministre Muzito par le député Gecoco Mulumba. Il est noté que le jour prévu pour cette action, l’Assemblée nationale a été envahie par des gens dont l’objectif était d’empêcher la tenue de la plénière. Beaucoup soutiennent, à ce jour, que les différentes invectives lancées par ce député de la majorité contre l’ex-Premier ministre étaient fondées.Mais, au moment où la Belgique a déjà mis les batteries en marche pour punir son fils égaré, les yeux sont maintenant tournés vers la justice congolaise. Cela permettra de confirmer ou d’infirmer certaines accusations portées contre elle Lucien Dianzenza |