Panier de la ménagère : cherté du poisson fumé et frais au port d’Oyo

Samedi 14 Septembre 2013 - 14:15

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Le port d’Oyo sur la rivière Alima dans le département de la Cuvette ravitaille depuis des décennies les grands marchés des villes congolaises et du Gabon en poissons d'eau douce, fumés, frais ou salés

Ces produits de pêche en provenance des différents départements de la partie septentrionale du Congo, notamment la Sangha, la Likouala et l’Oubangui, sont vendus au port d'Oyo par les pêcheurs et revendeurs auprès des commerçants qui viennent de Pointe-Noire, de Brazzaville, de la Cuvette-Ouest, des Plateaux et même du Gabon.

Pendant ces marchés qui s’effectuent du samedi au mardi, les commerçants s'approvisionnent non seulement en poissons fumés, frais et salés du fleuve Congo, mais aussi en tortues, crocodiles, et viande de brousse pour ceux qui aiment manger bio...

Mais les commerçants qui rappportent ces produits vers les marchés déplorent la cherté du poisson au port d'Oyo en cette période de saison sèche, qui d'après eux est pourtant une période de surabondance de poissons dans les marchés, en raison de l’augmentation du nombre d'artisans de la pêche par les vacanciers.

Outre la hausse des prix par les pêcheurs, les commerçants se plaignent des difficultés qu'ils subissent pour acheminer les poissons vers les grandes villes. Ils souhaitent que l’État s’implique dans l'homologation des prix du poisson des pêcheurs.

« Nous sommes des grossistes de poissons d’eau douce du marché Intendance à Brazzaville, nous nous approvisionnons toujours à Oyo, mais nous sommes confrontés à plusieurs difficultés. D’abord, nous achetons le poisson très cher auprès des pêcheurs, qui pourtant ne payent aucune taxe, alors que nous sommes soumis à beaucoup d’exigences. Nous payons les droits de port, les porteurs et les billets d’Oyo à nos destinations respectives. S’agissant du poisson frais et vivant (silure, anguille ou lotte), le prix du tonnelet varie entre 60 000 et 100 000 FCFA, si nous ajoutons à cela le billet de 2 500 par tonneau ou mallette de poisson fumé d’Oyo à Brazzaville, on constate que nous sommes perdants », s'indigne Annie, grossiste en poissons frais.

Elle souligne également qu’à Brazzaville les grossistes ne vendent pas au comptant, ils livrent le poisson à crédit auprès des détaillants qui, à leur tour, tergiversent pour les payer. « On peut passer plus d’une semaine pour faire le recouvrement. C’est pour cela que le poisson frais et fumé coûte cher à Brazzaville, Pointe-Noire ou Owando», explique encore Annie qui précise aussi que c’est généralement en cette période de saison sèche que le poisson devrait être vendu moins cher.

Cette cherté est la cause de la mévente que les pêcheurs connaissent à leur tour. « Depuis que nous sommes arrivés le produit s'écoule mal, nous avons pourtant besoin  d'argent pour acheter les filets et les hameçons pour la prochaine saison», indique Maurice Liwangou, un pêcheur en provenance de la Sangha. Pour les pêcheurs, le poisson est vendu à des prix trop bas, alors que les risques lors des trajets en pirogue ou en bateau sont réels.

Notons que le port commercial d’Oyo fait face à Alima Palace, le plus grand d’hôtel de la partie septentrionale, qui fait la fierté du district et du département de la Cuvette.

Charlem-Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Une vue du port d'Oyo. (© Adiac) ; Photo 2 : Les revendeurs de poissons fumés inquiets de la mévente de leurs poissons. (© Adiac) ; Photo 3 : Une des pirogues motorisées. (© Adiac)