Justice : Denis Lessie condamné à dix ans de prison ferme

Après près de cinq mois de suspens, le procès Denis Lessie vient d’atteindre son dénouement à la suite du verdict prononcé le 20 septembre au tribunal de garnison de Ndolo devant plusieurs fidèles de l'Église « Arche de Noé ». Le jugement a été sans appel pour l’homme de Dieu condamné à dix ans de prison ferme dans l’affaire qui l’oppose à son collègue Jean-Baptiste Ntawa de l’Église Mont Carmel. Le tribunal a chargé Denis Lessie de trois principaux griefs, à savoir escroquerie, association des malfaiteurs et incitation des militaires à violer les consignes. Une pilule difficile à avaler pour les nombreux fidèles présents qui avaient de la peine à retenir leurs larmes. Il a failli de peu pour que l’épouse du pasteur en sanglot ne tombe à la renverse, rapportent des témoins.

Ce verdict, d’après le juge, aura tenu compte de quelques circonstances atténuantes dont les qualités du pasteur et de père de famille reconnues à Denis Lessie. Quant aux deux autres coaccusés, en l’occurrence, l’adjudant Louis Kasongo et Thierry Ukunimo, ils ont écopé respectivement dix et cinq ans de prison. Il ressort de ce même jugement que la partie civile Ntawa ne récupèrera pas non plus ses 135 000 dollars et son véhicule escroqués. Quant à la partie civile Drolia Umedali ayant acheté la jeep Hyundai que l’ancien ministre du Budget, Jean-Baptiste Ntawa, avait cédée à Denis Lessie, le tribunal a estimé qu’elle pouvait jouir pleinement de cette acquisition effectuée en bonne et due forme, l’acte de vente faisant foi de preuve. Les condamnés disposent de cinq jours pour interjeter appel. C’est ce à quoi s’attellent présentement les avocats de Denis Lessie qui digèrent mal cette sentence  orientée à leurs yeux. Ils continuent de plaider non coupable pour leur client accusé abusivement d’avoir escroqué des biens (une jeep Hyundai et une somme de 135.000 dollars) à Jean-Baptiste Ntawa contre la promesse de sa nomination au gouvernement Matata Ponyo. Ils continuent d’exiger l’acquittement pur et simple du chef spirituel de l’Arche de Noé pour absence de preuve.

L’on savait que l’épée de Damoclès plainait sur la tête de Denis Lessie depuis que le ministère public avait requis la peine la plus forte contre lui, soit la prison à perpétuité. Le fait d’avoir mêlé dans cette nébuleuse affaire le nom du chef de l’État dont il se faisait passer pour son conseiller spirituel et d’y avoir associé un officier de l’armée ne plaidait nullement en sa faveur, commentent des analystes. Bien au contraire, cela s’est avéré des circonstances aggravantes aux yeux du ministère public qui a fait fi des arguments présentés par les avocats de Denis Lessie en vue de le dédouaner. Dans les milieux proches de l’Arche de Noé, l’on espère que cette peine sera ramenée à des proportions acceptables au deuxième degré. Dossier à suivre.