Vatican : le pape François rencontre le président MattarellaLundi 20 Avril 2015 - 12:00 Les deux chefs d’État les plus rapprochés au monde ont fait part de leur identité de vues sur la situation internationale et notamment l’immigration. La première rencontre officielle entre le pape et le président italien, Sergio Mattarella, venu en visite d’État au Vatican, a eu lieu samedi dernier. Dans le protocole bien soigné du Vatican, les deux hommes se sont serré chaleureusement la main et adressé des discours portés surtout vers l’urgence du moment en Italie : les flux migratoires. Plus de 11000 migrants, débarquant dans les ports du sud italien par la mer, sont arrivés ces quatre derniers jours dans la péninsule. L’opinion est surchauffée par le récit d’une infinité de drames qui met à rude épreuve les capacités d’accueil des provinces. Voilà pourquoi le chef de l’Église catholique, qui ne cesse d’appeler au voir chrétien de l’accueil, a eu ces mots à l’endroit du président italien : « Je voudrais exprimer ma gratitude à l'Italie qui a entrepris d'accueillir les nombreux migrants cherchant refuge au prix de leur vie ». Naturellement, le pape appuie la demande maintes fois adressée par l’Italie à toute l’Europe : « il est évident que l'ampleur de ce phénomène requiert une plus grande implication. Nous ne devons pas nous lasser dans nos tentatives de solliciter une réponse plus globale au niveau européen et international », a convenu le pape François. Pour sa part, M. Mattarella, un catholique fervent, a relevé, à propos des dizaines de morts que l’on enregistre ces jours-ci parmi les immigrés se noyant en Méditerranée, que « ces vies brisées compromettent la dignité de la communauté internationale, et nous risquons de perdre notre humanité » en n’apportant pas la solution humaine idéale à un tel défi. Sergio Mattarella a été président de la République en janvier dernier. Il a succédé à Giorgio Napolitano, un communiste athée avec lequel le pape François, dans sa deuxième année de pontificat, a noué de solides rapports d’estime et presque de complicité. La persécution des chrétiens dans le monde ; les inégalités de l’économie globalisée ; la lutte contre la pauvreté ont également été au centre des entretiens. Mais, dans l’ensemble, les deux chefs d’État se sont loués de l’excellence des relations qui existent entre le Vatican et l’État italien, scellées par le pacte du Latran de 1929. Lui-même fils de migrants italiens en Argentine, le pape n’a pu s’empêcher de souligner la présence inspirante de la religion en Italie. « L’histoire de l’Italie montre clairement combien est grande la contribution du christianisme à sa culture et au caractère de son peuple. La foi a imprégné l’art, l’architecture et les traditions de ce pays ». Lucien Mpama |