Festival de films-presse : "A la Une de New York Times" édifie sur l'avenir des médias

Samedi 25 Avril 2015 - 12:44

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Ce long métrage a été projeté le jeudi 23 avril, dans le cadre du festival de films d’une presse libre et responsable organisé à Brazzaville. Il est destiné à ceux qui veulent créer et gérer un journal à succès.

La presse écrite a connu une transformation à couper le souffle au cours des dernières années. L’exemple le plus marquant est à trouver aux États-Unis. Avec tant de choses nouvelles et des informations disponibles sur Internet gratuitement, les lecteurs ne sont plus disposés à payer pour des abonnements aux éditeurs papiers. Face au désintérêt des lecteurs pour les journaux, les annonceurs, de loin la principale source de revenus des médias, se retirent également.

Conséquence : les journaux sont obligés de fermer. Selon une estimation, 166 journaux aux USA ont fermé entre 2008 et 2010, conduisant à la perte de trente et cinq mille emplois pour les professionnels des médias. À cette époque, beaucoup d'opérateurs dans ce secteur craignent que le New York Times, le géant des journaux américains, connaisse le même sort.

Le film A la Une du NY Times examine cette évolution du paysage médiatique à travers les propres yeux des journalistes du Times qui écrivent sur le média. The Times a permis au documentariste Andrew Rossi d’apporter ses caméras à l’intérieur de la salle de rédaction et d’accompagner les journalistes dans leur quête de l’information. Fait inédit, le vétéran David Carr, responsable des reporters du journal à l’époque, refuse de se reléguer en essayant de s’adapter à l’utilisation de nouvelles technologies comme Twitter et les blogs vidéo.

Pendant ce temps, le jeune journaliste Brian Stelter, doué en informatique, couvre l’affichage sur Internet par l’éditeur de Wikileaks Julian Assange, d’une vidéo militaire américaine secrète. Stelter et ses éditeurs se demandent si les journaux resteront pertinents si n’importe qui, ayant une histoire à raconter, peut la poster soi-même sur le Net, comme Assange a fait.

Le film montre le bon et le mauvais

Le Rédacteur en chef Bill Keller licencie alors 80 employés de la rédaction face à la baisse des revenus, mais il annonce que le journal a gagné le prix Pulitzer, la récompense la plus prestigieuse du journalisme américain. David Carr, le journaliste, passe des semaines à rechercher des informations sur la façon dont l’investisseur Sam Zell a acheté La Tribune Compagny, l’une des principales entreprises de médias leaders en Amérique.

Le NY Times a survécu jusqu’à présent. Depuis 2011, il met à disposition des informations sur internet moyennant des frais et il a fait du mieux qu’il peut face à la baisse des revenus. À partir de 2012, le Times comptait six cent quarante mille abonnés numériques.

Enfin, le film est un examen franc des médias. Sarah Ellison, qui était auparavant au Wall Street Journal, a décrit la précarité de la situation du Times : « Les jours du NY Times sont comptés depuis que j’avais commencé à couvrir le média. », dit-elle « les gens sont fascinés sur ce qui sera la disparition de cette grande institution. Ce n’est pas arrivé, mais cela ne diminue pas la certitude des gens que cela va arriver. »     

 

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

- Les festivaliers plongés dans A la Une de New York Times