Route des esclaves à Loango: Gervais Loembé s'apprête à animer une conférence sur la questionMardi 12 Mai 2015 - 18:30 L’auteur de « Parlons vili - Langue et Culture du Loango », essai ayant obtenu le prix de la promotion de la langue maternelle de l’Unesco en 2006, animera, samedi 23 mai à la Médiathèque-auditorium, à 14 h 30, une conférence proposée par la Ville d’Ormes, dans le département français du Loiret, dans le cadre de son festival « Couleurs Créoles ». Durant le mois de mai de cette année, les conférences se multiplient pour le Franco-congolais Gervais Loembé. Après une intervention, le 06 mai 2015, au Ministère des Outre-mer dans le cadre de la Cérémonie du 10 mai 2015 et du « Mois des Mémoires et des combats pour l’égalité», il interviendra à nouveau sur le même thème à Orléans. Pour cet enseignant de formation, parler de ce sujet d’actualité qu’est l’esclavage constitue une transmission des valeurs reçues de son terroir d’origine qui est le Royaume Loango. En substance, par un voyage captivant, en appui de son capital linguistique et de ses recherches sur l’oralité, il rappelle qu’au XVème siècle, quand les Portugais ont découvert la façade maritime de l'Afrique Centrale, le royaume vili de Loango était déjà très structuré. Il possédait des institutions d’une grande modernité : un pouvoir électif, un gouvernement, une monnaie et une langue : le vili. Par la suite, le démembrement de ce royaume en 1880 a donné lieu à des régions (pétrolifères) appartenant, de nos jours, respectivement à l'Angola (enclave de Cabinda), au Gabon, à la République Démocratique Congo et au Congo-Brazzaville. A propos de Loango, cet ancien port d’embarquement des esclaves alors surplombé par la lagune Tchibete aujourd’hui Dans son exposé, il souligne que certains accords du commerce des esclaves se traitaient à Diosso chez le Mâ Loango (roi) et d’autres l’étaient sur le site-même. Le port de Loango fut le carrefour pour tous les esclaves qui venaient d'une partie du golfe de Guinée. Il a vu embarquer plus de 2 millions d’esclaves venus des zones qui constituent aujourd’hui le Tchad, l’Angola, le sud du Gabon, la République Démocratique du Congo et l’actuel territoire de la République du Congo. Toutes les tribus des zones concernées ont été impliquées dans le commerce des esclaves. Les esclaves qui avaient des scarifications sur leur visage n'étaient pas acceptés par les négriers. En fait, les esclavagistes ou négriers craignaient que ceux-ci ne se reconnaissent culturellement à travers ces scarifications qui représentent des traits culturels distinctifs ayant des vertus thérapeutiques et identitaires. Les conséquences de la déportation furent, entre autres, le déracinement culturel. De même, le roi Mâ Loango ne vendait pas les membres de sa cour. La végétation herbacée est dominée par des arbres de petite taille, avec un sol sablonneux influencé par le climat marin. Aujourd’hui, le port de Loango possède encore des vestiges qui traduisent le passage de ces millions d’esclaves : la stèle, qui est la place symbolique du départ des caravanes, est en même temps le grand marché de toutes les transactions ; les trois manguiers qui servaient de comptoirs avant le rituel autour de l’arbre de l’oubli ; le débarcadère qui était une vasière, représenté par une portion qui résiste aux érosions marines. Loango, ancien port d’embarquement des esclaves, fait l’objet d’un chevauchement de propositions : inscription à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et projet de construction d’un mémorial pour la compréhension de l’histoire de l’esclavage à partir du lieu devenu véritable sanctuaire de par sa charge historique. PARLONS VILI Langue et culture de Loango ISBN : 2-7475-8180-2 • avril 2005 • 218 pages Prix : 20 euros En vente à la Librairie galerie Congo 23, rue vaneau 75007 Paris Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Photo : Gervais Loembé
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