Burundi : plus rien ne va dans le paysJeudi 14 Mai 2015 - 14:30 Depuis l’annonce, le mercredi 13 mai par le général Godefroid Niyombare, ancien chef des services de renseignements, de la destitution du président Pierre Nkurunziza, la situation reste confuse dans le pays. La présidence continue quant à elle a affirmé que ce coup de force a échoué. Jeudi, les militaires putschistes ont assuré qu’ils contrôlaient Bujumbura, la capitale après de violents combats avec l’armée régulière. Pourtant les deux parties avaient entamé en vain mercredi des tractations pour tenter de trouver une solution à la crise. Le chef d’état-major burundais, le général Prime Niyongabo, a affirmé dans la nuit de mercredi à jeudi que la tentative de coup d’Etat avait échoué. « La tentative de coup d’Etat sous la conduite du général major Godefroid Niyombare a été déjouée », a-t-il déclaré dans une allocution à la radio nationale, revendiquant le contrôle de la présidence de la République et le Palais présidentiel. « La Force de défense nationale appelle les mutins à se rendre », a-t-il ajouté sur les ondes de cette chaîne publique restée sous le contrôle des militaires restés fidèles à Pierre Nkurunziza. Réagissant à cette déclaration, le porte-parole des putschistes, le commissaire de police Vénon Ndabaneze, l’a balayée en ces termes : « Le message du chef d’état-major Prime Niyonganbo ne nous surprend pas parce qu’il s’est rallié aux forces du mal depuis longtemps et au mensonge (…). La présidence et la radio nationale sont restées sous le contrôle des loyalistes parce que le camp putschiste avait voulu "éviter l’effusion de sang ». Au regard de cette situation, il est impossible d’affirmer s’il y a eu effectivement un coup d’Etat ou non puisqu’une véritable bataille de l’information entre les deux parties se poursuit. Quant au chef de l’Etat burundais, des sources concordantes indiquent qu’il n’a toujours pas pu regagner son pays après avoir tenté d’y revenir. Pierre Nkurunziza a été contraint de retourner à Dar es-Salaam, en Tanzanie, après la fermeture de l’aéroport de Bujumbura. Il s’était rendu dans ce pays pour un sommet des chefs d’État consacré à la crise politique au Burundi. La crise burundaise qui a débouché sur une tentative de coup d’Etat après des contestations populaires, préoccupe la communauté internationale. Que ce soit à l’ONU où dans plusieurs pays, beaucoup d’observateurs craignent que cette crise se transforme en guerre civile entre loyalistes et putschistes.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |