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De l'eau pour tous !Vendredi 21 Juin 2013 - 10:45 Depuis 1990, deux milliards de personnes ont gagné l'accès à l'eau potable dans le monde. L'Objectif du millénaire pour le développement vise à diviser par deux entre 1990 et 2015 la proportion de la population sans eau. Il est d'ores et déjà atteint. Cela prouve que la bataille contre la soif peut être remportée. Il ne faut cependant pas crier victoire trop vite : 800 millions de personnes ne disposent toujours pas d'une source d'approvisionnement satisfaisante. Au sud du Sahara, en particulier, la situation reste préoccupante. Les progrès accomplis, avec l'augmentation de 12 % en vingt ans de la proportion de la population ayant accès à l'eau, demeurent insuffisants : plus d'un Africain sur trois ne dispose toujours pas d'un accès amélioré à l'eau potable. Les avancées remarquables observées au Burkina Faso, au Ghana ou au Malawi ne doivent pas nous faire oublier que la majorité des pays de la région n'atteindra pas l'objectif du millénaire pour le développement. Comment remporter la bataille de l'eau pour tous ? Les gouvernements du Sud doivent définir des cadres institutionnels efficaces qui précisent les responsabilités des différents acteurs et favorisent l'investissement. La mise en place de subventions ou de facilités pour payer le raccordement au réseau d'eau ainsi que la définition de politiques tarifaires adaptées sont des mesures indispensables pour rendre accessible le prix de l'eau aux populations les plus démunies. Lorsque le service est assuré par des opérateurs privés ou informels, les pouvoirs publics se doivent de réguler, contrôler, et garantir que l'eau est de qualité suffisante et qu'elle est vendue à un prix raisonnable. De leur côté, les pays du Nord doivent assumer leur part de responsabilité, en apportant expertise et financements. Cette bataille de l'eau pour tous a un coût, et il est élevé. Les ressources des États du Sud en constitueront la principale source de financement, mais l'aide au développement demeure un soutien indispensable. Au-delà, les gouvernements, au nord comme au sud, doivent accorder une attention plus importante au traitement des eaux usées : aujourd'hui, 2,5 milliards de personnes - le tiers de la population mondiale - n'ont pas accès à des toilettes décentes. Il s'agit d'un enjeu majeur de santé publique, trop souvent orphelin, et pour lequel l'Afrique a un retard considérable à combler. Dov Zerah Edition:Édition Quotidienne (DB) |