Fespam 2015 : retour sur les temps forts

Si préalablement, la tenue de la dixième édition du Fespam était prévue du 18 au 25 juillet 2015, à une semaine du lancement officiel de ce festival, le ministre Jean Claude Gakosso, a annoncé au cours d’une conférence de presse, que pour des raisons de trésorerie, le calendrier initial ne serait plus respecté. Au lieu de huit jours de spectacles, cette fête de la musique n'allait durer que cinq jours. De même le symposium qui s’étale d'habitude sur plusieurs jours  a été ramené à une seule journée. Le Musaf escamoté. Bref, tout a été réduit à la plus simple expression pour des questions de trésorerie. Mais qu’à cela ne tienne, les spectacles ont bel et bien eu lieu, en dépit du fait que certaines langues se sont déliées, notamment sur le manque criard de communication, avec pour conséquence le manque d’engouement du public pour cette 10è édition. 

Cinq jours de fête

Pendant cinq jours, les festivaliers ont égayé les mélomanes de la bonne musique qui prenaient en otage le stade Félix Eboué de 18 heures à 24 heures voire 01 heure du matin. C’était l’ambiance bon enfant même si elle s’est estompée en mi-chemin à cause des raisons évoquées ci-dessus.  Plusieurs artistes africains et latino-américains sont montés sur le podium dressé pour la circonstance. C’est le samedi 18 juillet que la fête a commencé, par la décoration du chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, par le Conseil international de la musique (CIM). A son tour, le président de la République a aussi décoré une dizaine de personnalités au stade Félix Eboué, juste avant que ne commencent les spectacles.

La journée inaugurale a été marquée par la prestation du mythique groupe cubain, Aragon au grand plaisir de tous les Salseros. Le groupe Zaïko Langa-Langa de Nyoka Longo (ya Nyos) était présent également à ce rendez-vous inaugural. Une autre prestation de qualité, a été celle du phénomène Ngiama Makanda Werrason, patron du groupe Wenge musica Maison-mère, qui a tenu le public du stade Eboué en haleine jusqu’aux premières heures de la matinée du dimanche 19 juillet 2015. Ce même dimanche dans la soirée, se sont produits des groupes et chorales de la musique sacrée. Parmi les artistes qui ont marqué cette soirée, il y a les sœurs Micheline Shabani,  Clémence Avounou et Belle Agniélé.

Le lundi 20 et mardi 21 juillet se sont produits des artistes venus des différentes délégations des pays amis du Congo, ainsi que des figures de proue comme le Congolais Roga-Roga Zébira Zatatatou et son Extra musica zangul, Zao (monsieur Ancien combattant), Mbilia Bel, la coqueluche de la musique congolaise, Trésor Mvoula TM9 Madiba, Fabregas le métis noir dit Ya Mado qui a clôturé la soirée du mardi 21 juillet. Bien auparavant, le chef de l’Etat congolais a fait honneur aux festivaliers en les recevant à sa résidence du Plateau le 20 juillet.  Alors que dans la soirée du 21 juillet, le palais du Parlement de Brazzaville a abrité l’élection Miss Fespam, remportée par l’ivoirienne Hyllen Legré.

Et le 22 juillet, alors que les mélomanes n’avaient pas encore étanchés leur soif, le ministre d’Etat, ministre du travail et de la sécurité sociale, Florent Ntsiba, avec à ses côtés, le ministre de la culture et des arts, Jean Claude Gakosso,  a déclaré close la dixième édition du Fespam. Mais sitôt après, le public a festoyé pour la dernière fois avec des artistes comme Kevin Bouandembenga le Nkouembali, l’ivoirien DJ Arafat…. C’est finalement le grand Mopao- Koffi Olomidé qui a bouclé la boucle de cette dixième édition.

Cependant, les mélomanes n’ont cessé de porter leur jugement sur la qualité de sons, produit durant ce Fespam, et surtout la programmation des passages de groupes sur scène. La soirée consacrée à la musique sacrée a été une parfaite illustration.

Le Musaf encore au rendez-vous

En dépit du fait que les spectacles ont pris fin, le marché de la musique est encore opérationnel. Ouvert le dimanche 19 juillet par le commissaire général du Fespam, Dieudonné Mouyongo, ce marché qui va durer un mois, ne présente pas réellement une image du marché de la musique. Si à l’origine, le Musaf était un  marché de ventes des œuvres musicales, celui  ci qui a été implanté dans l’enceinte de l’école de peinture de Poto-Poto, est plus rempli des débits de boissons. Il  a à peine quelques trois stands réservés aux vendeurs et autres producteurs des œuvres musicales. Il ressemble plus à une Kermesse qu’à un marché proprement dit. Ceci étant, le commissariat général du Fespam devrait revoir ce volet et surtout mieux préparer le Musaf de la onzième édition.