Vie des partis : l’URC prône une nouvelle République

Lundi 10 Août 2015 - 20:15

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Après avoir pris part au dialogue national sans exclusive, l’Union pour la restauration du Congo (URC) en a vulgarisé les conclusions, le 7 août, à Brazzaville. Son souhait est de promouvoir l’évolution des institutions par le changement de la Constitution.

Après analyse de l’actuelle Constitution, l’URC a fait ressortir ses lacunes et faiblesses qui empêchent, selon elle, une gestion saine de l’État et un fonctionnement régulier des institutions. « Que l’on ne s’y trompe pas. Aucun Congolais, aucun homme politique, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition, ne peut diriger le Congo et le peuple congolais avec comme instrument d’encadrement juridique du pouvoir la Constitution du 20 janvier 2002 », a déclaré le secrétaire général de cette formation politique, Dominique Basseyla.

De ses observations, ce parti relève une pratique mitigée de la séparation des pouvoirs, un pouvoir législatif aux pouvoirs controversés, la rigidité des rapports entre l’exécutif et le législateur qui fait obligation au président de la République élu de disposer d’une majorité au Parlement pour pouvoir gouverner sans conflit, un pouvoir judiciaire controversé avec notamment une indépendance toute relative, un contrôle quasi total par l’exécutif, un contrôle quasi total de la Cour des comptes et de discipline budgétaire.

« Le droit constitutionnel contemporain intègre cette nouvelle dimension de la révision constitutionnelle qui n’a pas seulement pour fonction d’apporter une modification au texte constitutionnel mais également d’ouvrir une voie normative adéquate pour procéder à une réforme totale de la Constitution. Cela dit, les normes constitutionnelles, quelles qu’elles soient, ne demeurent pas immuables en leur principe. De la même manière, une Constitution sous réserve d’une revendication expresse, expression d’une légitimité populaire clairement exprimée. Ainsi les Congolais feront l’économie d’une polémique juridique inhabituelle et inexplicable », a indiqué le président de l’URC.

Pourquoi l’URC dit « oui » au changement de la Constitution ?

Pour ce parti de l’opposition, la Constitution est manifestement le produit d’une démocratie d’exportation. Il fait mention d’une mauvaise pratique de la démocratie; d’un accaparement total du pouvoir par un groupe; des frustrations génératrices des conflits de toute nature; des replis identitaires et un tribalisme artificiel exacerbés par les luttes pour la conquête du pouvoir et des conséquences économiques et sociales innombrables.

« Depuis l’indépendance, les différentes classes politiques comme les intellectuels congolais ont toujours tourné leurs regards vers l’occident pour donner un  statut à notre Etat. D’où la nécessité d’une quatrième voie qui va nous conduire vers une nouvelle République. Aujourd’hui, une chance nous est donnée. Le moment est venu d’opter pour une quatrième voie, Une République fraternelle dans une démocratie de dialogue et de partage », a rappelé Dominique Basseyla lors de sa restitution des conclusions du dialogue de Sibiti.

Pour enrichir les recommandations du dialogue national inclusif, l’URC propose la consécration institutionnelle du statut des partis politiques; l’institutionnalisation de la représentativité de la femme à toutes fonctions politiques, électives et administratives; la fixation précise du mandat de sénateur comme celui du député;  du mandat des membres de la Cour constitutionnelle; l’institutionnalisation d’un exécutif bicéphale; la création d’une incompatibilité entre la fonction de ministre et celle de militant d’un parti; l’élection des juges à la Cour suprême au suffrage universel direct ; la sortie de la Cour des comptes et de discipline budgétaire du pouvoir judiciaire et la libéralisation totale des conditions d’accès aux fonctions de président de la République, de député, de sénateur et de conseiller.

Josiane Mambou Loukoula

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