CPRK : Bertrand Ewanga dénonce les conditions carcérales inhumaines des détenus

Mardi 11 Août 2015 - 19:00

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Le secrétaire général de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) s’est, au cours d’une récente conférence de presse, indigné que l’État ne prête la moindre attention à l’ex-prison de Makala d’où il venait de purger douze mois de condamnation ferme pour « offense au chef de l’État ». 

Libéré il y a quelques jours après avoir purgé sa peine d’une année en prison, l’opposant Jean Bertrand Ewanga a vite retrouvé sa volubilité en récidivant avec un discours très dur envers le pouvoir en place. L’homme qui n’a décidément rien perdu de son franc-parler est monté au créneau le 10 août  à la paroisse Notre-Dame-de-Fatima pour réitérer la volonté de son parti, l’Union pour la Nation congolaise (UNC), à barrer la route au troisième mandat de Joseph Kabila. « Nous ne baisserons pas les bras, nous devons continuer à lutter pour le respect des délais constitutionnels », a-t-il soutenu avant d’inviter la population à prendre une part active à la série des manifestations que l’opposition s’apprête à organiser dans les prochains jours.

L’occasion était belle pour le député national de partager son expérience carcérale et tirer les enseignements par rapport à son emprisonnement au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). Il a d’emblée décrié les conditions de détention infrahumaines dans ce qu’il qualifie de « mouroir ». Les douze mois qu’il a avait passé à l’ex-prison de Makala se sont révélés insupportables pour l’élu de Mbandaka qui a dû côtoyer, dans sa première cellule, les bandits de grand chemin et autres personnes sans foi ni loi avant d’en être extirpé. « Makala est un mouroir d’où on n’est jamais sûr de sortir vivant ou indemne », s’est-il contenté d’affirmer tout en déplorant au passage la persistance des viles pratiques telles que la torture, la sodomie ou encore des travaux forcés. L’ambiance, a-t-il décrit, n’est pas très loin de celle d’un camp de concentration Nazi.

Dans cette prison construite dans la décennie 50 avec une capacité de 1500 pensionnaires, l’insalubrité tend à devenir une seconde nature à cause de la promiscuité favorisée par la surpopulation des détenus dont le nombre oscille à ce jour entre 7000 et 8000 prisonniers. L’odeur pestilentielle que dégagent des fosses septiques, bouchées depuis 1952 et souvent vidangées à main nue par des prisonniers militaires ou civils moyennant des redevances hebdomadaires sollicitées  auprès de quelques occupants, est source de maladies diverses (tuberculose, typhoïde, amibiase et autres infections). Le fait que l’entretien de ce centre carcéral soit laissé à la charge des prisonniers seuls est, pour Bertrand Ewanga, la preuve que la santé des prisonniers constitue le cadet des soucis du gouvernement.

Et Bertrand Ewanga d‘asséner : «Je me suis parfois demandé si le gouvernement était conscient du rôle d’une prison ». Ses dernières pensées sont allées droit vers ses compagnons de cellule mais aussi vers de nombreux innocents et autres oubliés de justice qui continuent de croupir illégalement en prison par la seule volonté d’un individu ou d’un groupe d’individus.          

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean-Bertrand Ewanga

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