Droits de l’Homme : libération de l'activiste de Lucha arrêté à Kinshasa

Depuis le  8 août, Bienvenu Matumo Musangalusa, un des activistes du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) avait été injoignable. Non seulement ses téléphones ne passaient pas mais aussi tous ses contacts étaient demeurés fermés depuis ce jour, ont fait observer des sources proches de cette association basée à Goma. L’activiste qui séjournait à Kinshasa où il assurait le relais entre Fred Bauma et Yves Makwambala, deux autres membres de Lucha détenus à l’ex- prison centrale de Makala, participait à une réunion sur le concept Citoyenneté convoquée par le Parlement des jeunes dans la commune de la Gombe, apprend-on. Les responsables de Lucha étaient dès lors convaincus que leur membre avait été simplement enlevé d’autant plus qu’il n’est pas resté jusqu’à la fin de ladite réunion. « Quelqu’un l’a appelé sur un numéro de téléphone anonyme. Il est sorti de la salle et  n’est plus jamais revenu », a expliqué Luc Nkulula, un autre membre de Lucha cité par l’AFP. Après moult tractations, il a finalement été libéré.

"J'étais à l'Agence nationale de renseignements depuis samedi. Après deux interrogatoires, ils m'ont appelé vers 14h30 (13h30 GMT)  (mercredi) pour me dire que c'était par erreur qu'on m'avait arrêté et que je n'avais aucun problème avec l'ANR", a-t-il indiqué au sortir de ce service étatique.  Il a toutefois précisé qu'il avait surtout été interrogé sur ses liens avec Fred Bauma, un militant actif de Lucha, arrêté le 15 mars avec une trentaine de personnes qui participaient à une rencontre sur la bonne gouvernance organisée par Filimbi, qui se présente comme un collectif de mouvements d'éducation à la citoyenneté, non partisan et non violent.

Qu’est-ce qui est arrivé à Bienvenu Matumo ? Au niveau du mouvement, l‘on n’avait pas exclu l’hypothèse d’une arrestation par les services de sécurité, étant donné que le concerné est recherché depuis mars dernier pour avoir participé activement à l'organisation de l'atelier de lancement de Filimbi, un autre mouvement citoyen soupçonné d’exercer des activités terroristes. Préoccupés par le sort de leur collègue, les membres de Lucha avaient alors pris l’option de saisir les autorités compétentes pour signaler sa disparition de manière à ce que des recherches intenses soient enclenchées par les services spéciaux en vue de le retrouver.

Le gouvernement, via son porte-parole, Lambert Mende cité par l’AFP, n'avait pas reconnu avoir été saisi d’un tel cas. « Nous ne sommes pas du tout au courant de cette présumée disparition », a-t-il indiqué. Même réaction de la part des responsables de la police qui, jusqu’en début d’après midi du  8 août, ne disposaient pas d’informations sur une éventuelle arrestation de Matumo Musangalusa.