Philippe Mvouo : « Sans acteurs politiques il n’y a pas de démocratie pluraliste »

Lundi 31 Août 2015 - 16:30

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Les groupements des partis politiques du centre ont été reçus, le 31 août à Brazzaville, par le président du Conseil supérieur de la liberté de la communication (CSLC), Philippe Mvouo. L’objectif étant de répondre à la problématique communicationnelle afin d’assainir le débat politique national.

En vue d’instaurer le dialogue social concernant la gouvernance démocratique, le CSLC a pris l’initiative d’échanger avec les acteurs politiques de toute obédience. Le tour revenait aux partis du centre. Au regard des précédentes rencontres, le président du CSLC a rappelé les missions de son institution avant de s’étendre sur la gouvernance démocratique, qui était l’essentiel de ces échanges.

Philippe Mvouo s’est appesanti sur les droits et devoirs des partis politiques en période hors électorale. « S’il y a des entraves, elles doivent tomber. Les hommes politiques ont les mêmes droits d’accès aux médias publics », a-t-il précisé et d’argumenter : « Les partis du centre chargés de maintenir l’équilibre politique devrait constituer la centrale qui soufflerait le vent de la tempérance afin de lever la conscience politique dans notre pays ». Sur le traitement équitable de l’information, le Conseil entend mener un plaidoyer dans ce sens, dans sa mission de réguler la communication. Il s’agit entre autres de garantir aux citoyens le libre accès à la communication ; de favoriser la libre concurrence et l’expression pluraliste des courants de pensée d’opinions ; de garantir l’impartialité du secteur public des médias ; de réprimer la manipulation de l’opinion publique à travers les médias.

« Sans acteurs politiques il n’y a pas de démocratie pluraliste. Nous voulons négocier avec vous le respect du peuple. C’est pour que la communication soit saine. Nous devons aider le peuple à comprendre la chose publique. Les populations ne doivent pas subir la politique mais, être de véritables acteurs politiques », a déclaré le président du CSLC, avant d’exhorter les politiques à être en harmonie avec l’esprit du peuple. « Le débat actuel suscite des tensions verbales. On a constaté que le débat politique commençait à être diffamatoire. La meilleure manière de convaincre le peuple ce n’est pas d’utiliser les armes de la division, de l’incitation à la violence. La contestation peut se faire… mais, toute contestation n’est pas synonyme de violence. Est-ce que nous avons le droit de radicaliser notre jeunesse ? », a-t-il martelé.

Philippe Mvouo est, avant de clore son propos, revenu sur les devoirs du Conseil, notamment celui de protéger les institutions de l’Etat ; de protéger le peuple contre toutes les pollutions informationnelles ; et enfin, de protéger la profession de journalisme et le journaliste lui-même. Les préoccupations des acteurs politiques ont porté sur le rôle du CSLC dans l’harmonisation du discours politique à travers les médias ; de son pouvoir de répression ; et des rapports du Conseil avec les médias étrangers.

En réponse à la question sur les violences verbales, le président de la plateforme des partis et groupements politiques du centre solidaire, Luc Daniel Adamo Mateta a déclaré que : « La violence des discours sort du cadre de notre compréhension politique. Tant qu’il n’y aura pas une clarification sur le concept démocratie et notre culture, il serait très difficile d’endiguer ce que nous recherchons, notamment la paix et la justice sociale. Notre démocratie doit se reposer sur le socle de nos valeurs, sur l’âme d’une nation. C’est un problème hautement politique ». Ce leader politique a émis le souhait d’œuvrer aux côtés du CSLC pour humaniser les rapports entre les Congolais d’une part et entre les hommes politiques de l’autre.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Une vue des représentants des partis du Centre

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