Négociations pré-dialogue : l’UDPS jette l’éponge

Lundi 14 Septembre 2015 - 13:45

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L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a mis fin, le 13 septembre, aux négociations entamées avec les représentants de Joseph Kabila pour préparer une alternance politique et asseoir les bases d’un État de droit et de démocratie en RDC.

On s’y attendait quelque peu. Les discussions, d’abord secrètes puis officielles, entamées à Venise (Italie) et à Ibiza (Espagne) entre les délégués de Joseph Kabila et ceux d’Étienne Tshisekedi pour tenter de dégager un modus vivendi autour des termes de référence devant soutenir le prochain dialogue national, ont accouché d’une souris. Alors qu’ils étaient censés prédéfinir le format, la thématique tout en essayant de régler les problèmes liés à l’organisation dudit forum, les délégués de deux camps ne sont pas parvenus à un consensus. Tirant les conséquences du fiasco auquel ont abouti ces pourparlers, le leader de l’UDPS a simplement demandé à ses représentants de se retirer de la table des négociations.

Le communiqué de l’UDPS publié, le 12 septembre, confirme la fin de ces tractations tout en prenant acte de l’échec des entretiens. Le document n’apporte pas plus d’éclaircissements sur les raisons ayant conduit à cette décision. Jusqu’il y a peu, la pierre d’achoppement dans ces négociations résidait dans le choix de la médiation. La fixation de l’UDPS sur une facilitation étrangère pour laquelle aucun marchandage n’était possible s’était butée à la fermeté des « Kabilistes » plutôt portés vers une médiation exclusivement nationale, apprend-on. Est-ce l’intransigeance des uns face à la fermeté des autres qui a fait capoter les discussions ? Difficile à dire. Le parti d’Étienne Tshisekedi, faut-il le souligner, n’a pas eu gain de cause dans ces discussions, surtout qu’il n’entendait pas se dédire face à ses interlocuteurs ni compromettre « les acquis de ses longues années de lutte pour le changement démocratique ».

Le langage des sourds qui s’est installé entre les deux parties a fini par dissuader l’une d’elles à se retirer. Dans certains milieux « pro thisekedistes », l’on accuse le pouvoir de chercher à comploter contre les institutions. Ceci expliquerait le revirement de la fille aînée de l'opposition congolaise qui, subitement, s’en remet aux « forces politiques et sociales acquises au changement ». À ces dernières, l’UDPS demande de poursuivre les objectifs recherchés au travers du dialogue, à savoir l'organisation d'un processus électoral crédible dans un climat apaisé, l'élaboration d'un calendrier électoral consensuel qui tienne compte des délais constitutionnels et le transfert pacifique du pouvoir. Pour maints analystes, l’UDPS sort perdante de ces pourparlers où sa crédibilité a sérieusement été entamée, beaucoup ayant perçu son rapprochement avec la majorité comme une compromission de sa part par rapport à son idéal démocratique.

Ayant choisi de faire cavalier seul pendant qu’une bonne frange de l’opposition faisait front contre la dialogue, l’UDPS dont la démarche avait fini par accentuer la multipolarité de l’opposition est bien obligée de revoir sa stratégie politique en développant dorénavant une ligne politique lisible et sans équivoques en rapport avec les enjeux de l’heure pour être en phase avec ses partenaires politiques.      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Félix Tshisekedi

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