Athlétisme : le Nigeria remercie ses femmes, le Congo remercie FranconvilleJeudi 24 Septembre 2015 - 12:39 Disputées dans une ambiance joviale au Stade de l’Unité, les épreuves d’athlétisme ont consacré le Nigeria, premier au classement avec 23 médailles, dont 10 en or. Avec 3 podiums, le Congo n’est que 11e et connaît désormais l’ampleur du travail qui lui reste à accomplir pour rivaliser pleinement avec les meilleurs. Symbole par excellence de l’olympisme, l’athlétisme est systématiquement l’un des moments forts des Jeux, qu’ils soient africains, de la Francophonie ou bien sûr olympiques. Les cinq journées qui y ont été consacrées, au stade de l’Unité, n’ont pas dérogé à la règle et ont abouti à la consécration du Nigeria, auréolé de 23 médailles (10 en or), assez loin devant l’Ethiopie (17 dont 6 en or) et le Kenya (20 dont 5 en or). Un Nigeria conquérant et polyvalent Ce n’est pas seulement par galanterie que le Nigeria doit remercier ses athlètes féminines, mais surtout pour leur apport énorme dans le succès vert et blanc : 8 des 10 médailles d’or et 6 des 9 médailles d’argent reviennent à ces dames, avec une mention spéciale aux relayeuses du 4x100 m et du 4x400. Mais c’est globalement la faculté à aligner des athlètes de qualité dans tous types d’épreuves qui a permis au Nigeria de devenir le roi de Kintélé : saut en longueur, triple saut, sprint, lancers, épreuves de haies… Il n’y a que lorsque l’on aborde le fond et le demi-fond que le Nigeria s’efface. L’Ethiopie gagne son match face au Kenya Et quand il s’agit d’empiler les tours de pistes, c’est un match dans le match qui commence entre le Kenya et l’Ethiopie. Comme prévu, les deux voraces ont croisé le fer et avec 17 médailles dont 6 d’or, l’Ethiopie sort vainqueur de ce duel. Le Kenya, troisième, peut se targuer d’un total plus important (20 médailles), mais est dépassé en termes d’or (5). Le Kenya étend son savoir-faire au-delà du fond et du demi-fond Notons toutefois la confirmation d’une tendance entrevue au plus haut niveau, en particulier aux Mondiaux de Pékin, où les Kenyan avaient obtenu la première place au classement des nations, Les épreuves reines pour la Côte d’Ivoire Quatrième au classement avec 9 breloques (5 d’or et 4 de bronze), la Côte d’Ivoire a su être élitiste. Et s’adjuger les épreuves reines : le 100 mètres masculin (Ben Youssef Meïté) et féminin (Marie Josée Talou), le 200 mètres hommes (Wilfried Koffi Hua) et, ne faisons pas la fine bouche, le relais 4x100 féminin. Une pierre de plus dans le jardin des Nigérians, qui ont longtemps été les patrons du sprint africain. Elemba et Batu sauvent le bilan global congolais Et le Congo dans tout ça ? Le bilan est très moyen, avec trois podiums et une seule (belle) médaille d’or. Jennifer Batu et Franck Elemba, les deux sauveurs de l’athlétisme congolais, ont la particularité d’être tous deux licenciés dans le même club, à l’EFCVO Franconville, en région parisienne. Et même si le Gladiateur a été formé au pays, c’est désormais loin des structures de la Fédération congolaise d’athlétisme qu’il progresse au quotidien.
Dans les autres disciplines, les qualifications en demi-finale puis en finale ont été rares. Trop rares. Mais à défaut de briller, les athlètes congolais se sont donnés sans s’économiser avec pas moins de 9 records nationaux établis (Lilia Bitsoumani en 20 km marche féminin, Fanny Ossala au lancer du disque, Stella Jenny Viera au javelot, Jennifer Batu au marteau, les relais 4x100 et 4x400 féminins, Alex Ngouaré Moissi sur le 1500 m, Andrew Issanga au triple saut et Franck Elemba au lancer de poids) et plus de dix meilleures performances de l’année atteintes. Franck Elemba, seul athlète congolais d’envergure mondiale Comme en football, des athlètes retenus animent les discussions et les débats. On peut regretter les 11 secondes 48 (au Luxembourg en août dernier) d’une Lorène Bazolo qui aurait pu prétendre la médaille de bronze du 100 m. Un Maël Okouéké aurait pu faire bonne figure là où Rony Ampion, blessé, a été contraint de déclarer forfait (5000m, 10 000m et semi-marathon). Kévin Bobando, blessé avant les Jeux, a aussi manqué sur le demi-fond. Mais force est de constater qu’en dehors d’Elemba, l’athlétisme congolais ne compte pas, aujourd’hui, d’autre athlète de niveau mondial, voire continental (seulement deux médailles de bronze lors des six dernières éditions des Championnats d'Afrique d'athlétisme). Se servir des nouvelles infrastructures pour progresser Face à ce constat, l’apport des infrastructures livrées pour les Jeux africains doit se transformer en motrice pour la formation de la génération actuelle et des suivantes. Les longs et coûteux stages au Sénégal, au Cameroun ou dans les pays du Maghreb pourront désormais se faire à domicile, libérant des budgets pour la détection et la formation des athlètes. Car si Brazzaville devait être désigné pays hôte des Championnats d’Afrique d’athlétisme dans les prochaines années, il serait bénéfique d’entendre la Congolaise retentir davantage que lors de ces Jeux africains. 8 records des Jeux africains sont tombés lors de cette édition Brazzaville 2015. Chez les dames, il s’agit du 100 m, du 10 000 m, du 20 km marche et le lancer de marteau. Dans les disciplines masculines, le 110 m haies, le lancer de poids, le lancer de javelot et le 4x 400 mètres ont été battus. Aucun record d’Afrique n’a pas contre été atteint. Camille Delourme Légendes et crédits photo :Les Nigérianes ont glané 8 médailles d'or, participant activement à la première place du Nigeria au classement des nations (crédits photo adiac)
Si le Kenya a perdu son duel face à l'Ethiopie, l'émergence de ses athlètes dans les disciplines de vitesse, ici le relais 4x400 m, est de bon augure pour l'avenir (crédits photo adiac)
S'il a raté sa finale du 1500m, Alex Ngouaré Moissi s'était brillamment qualifié en battant le record du Congo en séries: l'une des satisfactions de ces Jeux (crédits photo adiac) Notification:Non |