Gouvernance électorale : nécessité d’améliorer le fichier électoral au CongoLundi 26 Octobre 2015 - 14:00 Unanimement, les Congolais et les observateurs s'accordent sur ce que le scrutin référendaire du 25 octobre s'est déroulé dans la sérénité. Cependant, à l'instar des précédents votes, son organisation soulève de nombreuses et importantes interrogations. Au nombre des leçons à tirer, il paraît nécessaire d’insister sur l'amélioration du fichier électoral dont les dysfonctionnements méritent d'être corrigés par l’administration électorale.
De nombreux observateurs électoraux s’accordent que parmi les éléments d’appréciation de la gouvernance électorale, il y a la fiabilité du fichier électoral. Le gouvernement congolais, ayant compris cette nécessité, a été amené à organiser en 2013, un Recensement administratif spécial (RAS) dont les matrices servent aujourd’hui de données à partir desquelles on procède au toilettage des listes électorales, au moyen des différentes révisions. Les élections locales de 2014 ont servi de premier test au lendemain du RAS. Ici, les mêmes dysfonctionnements ont été observés comme lors de l’élection présidentielle de 2009. Parmi ces dysfonctionnements, il faut noter : la désorientation des électeurs dans la répartition des bureaux de vote par quartiers ou zones d’habitation ; la reprise des identités des personnes décédées ; des personnes dûment recensées mais ne possédant pas de cartes d’électeurs ; des personnes possédant des cartes d’électeurs mais n’ayant pas de noms et prénoms sur la liste électorale ; des noms et prénoms mal écrits ; des âges et lieux de naissance mal reproduits… Conséquence : le désintérêt affiché par les électeurs, le faible taux de participation enregistré, etc. Tel a encore été le cas lors de ce scrutin référendaire du 25 octobre. Question : l’administration électorale, pourtant inchangée depuis 2009, fait-elle l’évaluation globale de ces dysfonctionnements après chaque scrutin ? Si oui, pourquoi n’arrive-t-elle donc pas à trouver des palliatifs à ces manquements qui rendent moins crédibles les scrutins politiques populaires au Congo ? Faut-il attendre l’instauration de la biométrie dans le processus électoral au Congo pour les réduire ? Assurément. Faut-il "institutionnaliser" la Commission nationale d’organisation des élections (CONEL) en lui octroyant les pleins-pouvoirs de réaliser les opérations préélectorales afin de parvenir à un fichier électoral fiable ? Autant d’interrogations qui devraient être formulées par l’administration si elle veut améliorer la gouvernance électorale considérée, entre autres, comme source de contestations des élections politiques au Congo. De son côté, le gouvernement qui n'est pas épargné par la critique doit travailler dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016. Et des autres scrutins politiques qui suivront.
Roger Ngombé Légendes et crédits photo :Une urne Notification:Non |