Convocation du dialogue national : des réactions en sens diversLundi 30 Novembre 2015 - 15:00 Au lendemain du discours convoquant le dialogue national, prononcé le 28 novembre par Joseph Kabila, l’on a assisté à une vague des réactions dans la classe politique, tant dans la Majorité que dans l’opposition. Le chef de l‘Etat avait, dans son dernier speech, donné les grandes articulations du dialogue et, par ricochet, créé le débat autour de cet enjeu politique. Dans les médias, les membres de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition se livrent, ces derniers temps, à une vive polémique sur le contenu dudit message décrypté en divers sens. Les tenants de la coalition au pouvoir jugent le discours du chef de l’Etat plutôt « patriotique, volontaire et porteur d’espoir et d’ouverture ». Cette allocution rejoint, pour ainsi dire, leurs aspirations à la tenue d’un dialogue véritablement inclusif, gage de la restauration de la paix des cœurs et des esprits. Pour Henri Thomas Lokondo, cadre de la majorité, « le président de la République a donné le ton pour que toutes les parties prenantes aient une vision globale de ces assises ». Ce député national estime que la réflexion qu’entend initier Joseph Kabila sur la reforme du système électoral devra faire l’objet d’échanges fructueux entre l’opposition, la majorité et la société civile, de sorte que les convergences qui en résulteront puissent contribuer à l’avancement de la paix. A sa suite, le porte-parole de ce regroupement politique est sorti de sa réserve pour saluer la convocation du dialogue dont l’objectif, selon ses dires, n’est pas la prolongation du mandat présidentiel. Et d’ajouter: la préoccupation essentielle de ce forum est l’amélioration de la démocratie congolaise par la résolution des problèmes qui se posent. Avec le message du chef de l’Etat, a déclaré Alain Atundu, « les échéances électorales ne sont plus une apocalypse à venir ». Le secrétaire général du parti présidentiel, Henri Mova Sakany a, quant à lui, préféré s’exprimer par écrit à travers une réflexion intitulée « Pour le Dialogue national : unique voie pour mieux baliser l’avenir de la nation » publiée dans les médias. Il estime que « la vie de la nation vaut plus que la tenue d’élections à la hussarde et dans n’importe quelles conditions ». Il soutient qu’il n’y a pas lieu de s‘agiter à l’évocation du dialogue étant entendu que « chacun y défendra son point de vue et sa vision des choses ». L’opposition dit niet C’est de l’opposition que l’on aura enregistré des réactions énergiques, à l’instar de celle de Vital Kamerhe de l’UNC, accusant le Chef de l’Etat « de vouloir fonder une nouvelle République » en changeant de système électoral à un peu plus d’une année de la fin de son mandat. D’après cet opposant farouche au régime Kabila, cité par l’AFP, cette nouvelle République permettrait à l’actuel chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat, ce que la Constitution lui interdit. Enfonçant le clou, Eve Bazaiba (secrétaire générale du MLC), décèle dans le chef du président de République, quelques velléités de modification de l’actuelle Constitution qui règle toutes les questions relatives au mode du scrutin et au suffrage. « Nous disons non à toute modification de la Constitution, non à un dialogue politique pour aller violer les principes constitutionnels », a-t-elle déclaré. En soumettant la problématique du système électoral aux discussions dans le cadre dudit forum, Joseph Kabila aurait, de l‘avis d’autres opposants extrémistes, décidé d’enterrer le système électoral qui lui a permis de gagner les élections en 2006 et en 2011. De ce fait, ils craignent que le dialogue ainsi convoqué ne se mue en un forum d’enregistrement des desiderata de son initiateur qui vient d’en fixer les contours. Entretemps, le coordonnateur de la plate-forme de l’opposition pro-dialogue national, Stève Mbikayi, estime, pour sa part, que le chef de l’Etat n’a fait qu’énoncer le principe du dialogue et que le reste sera débattu en toute franchise pendant les assises où, dit-il, « personne ne va imposer à personne son point de vue ». Alain Diasso Notification:Non |