France : Biens mal acquis de l'Occident : le CRAN reçu par le groupe africain de l'Unesco

Il s'agissait pour le CRAN de présenter la campagne sur les biens mal acquis de l'Occident, afin de demander que les trésors pillés pendant la colonisation soient restitués aux pays concernés. En effet, selon Aminata Traoré, ancienne ministre de la Culture du Mali, 95 % du patrimoine culturel matériel de l'Afrique est en dehors de l'Afrique.

A cette occasion, le président du CRAN a prononcé une allocution devant les ambassadeurs du groupe africain de l'Unesco en leur proposant d’adopter, à l’unanimité, un texte ou une résolution demandant que les pays membres, possesseurs de biens mal acquis, s'engagent dès maintenant dans un processus d'inventaire et de restitution.

Remerciant les ambassadeurs du Congo et du Bénin qui ont rendu possible cette audition, Louis-Georges Tin a terminé son allocution en insistant sur l’interactivité des actions entre le CRAN et l’Unesco « Quoi qu'il en soit, nous pensons que rien de grand ne pourra se faire sans le soutien du groupe africain de l'Unesco qui pourrait, par exemple, adopter un texte, et demander à la direction générale de l'Unesco d'agir en conséquence et de s'impliquer activement, afin que les anciennes colonies soient mieux soutenues dans leur demande collective. Nous vous demandons de nous aider à vous aider. Nous proposons, en somme, que la politique du pillage interculturel, qui prévalait autrefois, soit remplacée par la politique de justice interculturelle, qui doit prévaloir désormais », a confié le président du CRAN.

Pour le Congo, gardons en mémoire l’œuvre d’Eugénie Mouayini Opou intitulée « L’incroyable histoire du collier du roi Makoko de Mbé » paru aux Editions les Manguiers en 2010. Dans cet ouvrage, l’auteure, grâce à la tradition orale, raconte l’histoire de la disparition du collier du roi Makoko de Mbé datant de 1894.  A l’appui de la reconstitution, elle a formulé une requête auprès du Musée Quai Branly pour la restitution du patrimoine de son aïeul. En son temps, le musée français avait consenti, en guise de prise en compte du dialogue interculturel entre le Congo et la France, à restituer un facsimile en lieu et place de l’original.