Processus électoral : la Céni s’en remet aux parties prenantes

Mardi 29 Décembre 2015 - 16:54

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La centrale électorale attend les avis de la majorité au pouvoir, de l’opposition et de la société civile avant d’élaborer un nouveau chronogramme attendu par tous et qui serait acceptable.

L’année 2016 qui s’annonce sera éminemment politique en RDC. Le pays s’apprête, en effet, à vivre des moments intenses sur le plan politique avec, à la clé, l’organisation encore incertaine des élections législatives et présidentielle. Deux scrutins constitutionnellement obligatoires sur lesquels l’opposition fait une fixation en faisant pression pour qu’ils aient impérativement lieu conformément à la Constitution. Mais il s‘avère dans la pratique que ce pari est difficile à tenir pour la centrale électorale, le pays ayant pris trop de retard par rapport au chronogramme électoral initial élaboré à cet effet. Le fichier électoral n’a toujours pas été nettoyé en plus du fait que les nouveaux majeurs ne sont pas encore enregistrés. Lorsqu’on y ajoute le déficit de financement que connaît la Céni pour organiser ces deux scrutins, l’on comprend l’embarras de cette institution citoyenne à répondre aux attentes de la population en 2016.

Le calendrier électoral publié au mois de février 2015 devenu anachronique et ayant été rejeté par l’opposition, la publication d’un nouveau qui ne serait pas problématique s’impose comme un impératif majeur pour débloquer le processus électoral. La Céni est donc appelée à faire diligence pour se mettre en phase avec les objectifs qui lui sont assignés en tant que pouvoir organisateur des élections. D’où l’exigence d’un calendrier consensuel accepté par tous. Dans les milieux concernés, on laisse entendre que ce nouveau chronogramme sera la résultante des avis des parties prenantes au processus de qui la Céni attend des contributions indépendamment des orientations qui lui seront données dans le cadre du dialogue en préparation. « Nous attendons les avis de la majorité au pouvoir, de l’opposition et de la société civile avant d’élaborer le calendrier attendu par tous qui serait acceptable », argue un membre du cabinet du président de la Céni.

Et d’ailleurs le président de la Céni Corneille Nangaa ne fait plus mystère sur son intention de voir toutes les parties prenantes au processus électoral apporter leur contribution en vue des élections apaisées et acceptables. Mais au-delà du vœu exprimé, il y a des préalables qui continuent de maintenir la Céni dans les méandres des incertitudes sans fin. Au nombre de ceux-ci, l’on peut citer entre autres les différents défis législatifs des élections qui exigent la révision de certaines lois essentielles, telles que la loi portant identification et enrôlement des électeurs et la loi électorale. La question de l’enrôlement des nouveaux majeurs ayant atteint l’âge de voter et celle du droit de vote des Congolais résidant à l‘étranger devraient être résolues au préalable avant de parler des scrutins proprement dits. Jusqu’à ce jour, ces textes de loi se font toujours désirer, compliquant davantage la donne électorale.

Entre-temps, quelques questionnements continuent de hanter l’imaginaire des responsables de la Céni quant à la manière d’aborder le cycle électoral en  2016. Faudra-t-il, comme le suggèrent certains, élaborer un calendrier qui concerne juste les trois scrutins verrouillés par la Constitution (présidentiel, législatif et provincial) en prenant également en compte l’opération d’identification et d’enrôlement des jeunes de 18 à 22 ans ?  Faudra-t-il organiser un enrôlement partiel ou total pour les nouveaux majeurs ? Des questions qui requièrent, de l’avis de la Céni, les avis et considérations de toutes les parties prenantes au processus électoral, car dans l’entendement des responsables de cette institution citoyenne, l’élection est avant tout le résultat d’un long processus de consultation et de préparation des scrutins. Cependant pour d’autres compatriotes, il est encore possible de tenir le pari d’organiser les scrutins dans les délais constitutionnels, quitte à faire preuve de volonté politique

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le siège de la Céni

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