Centrafrique: les défis du nouveau commandant des Casques bleus de la Minusca

Le général Keïta prend fonction dans un pays qui tente de sortir de deux ans de guerre civile, où la mission onusienne est confrontée à une crise de confiance suite aux multiples allégations d’abus sexuels sur les mineurs centrafricains. Qu’à cela ne tienne. Avec ses quarante années d’expérience militaire, le général Keïta va tenter de rassurer les opérations en cours, notamment la protection de la population civile contre les attaques des groupes armés, le désarmement des multiples milices armées, ainsi que la contribution au rétablissement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire centrafricain.

Son expertise sera sollicitée pour deux dossiers majeurs de sortie de crise en RCA : l’encadrement en vue de la restructuration des forces de Défense et de sécurité et le Programme désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants. Lors du Forum de paix et de réconciliation à Bangui, les Centrafricains ont réclamé à l’unanimité la réhabilitation des Forces armées centrafricaines (FACA) disparues dans la nature depuis le renversement, en mars 2013, de l’ancien président François Bozizé. « L'ultime exigence, redonner force aux soldats centrafricains pour assurer la défense territoriale », avait martelé lors d’une marche pacifique, en novembre passé, le président du parlement transitoire, Alexandre Ferdinand Nguéndet.

Des cris d’alarme ne pouvant laisser un officier comme Balla Kiéta indifférent. Né le 25 avril 1956 à Malilounda, le général sénégalais ayant exercé dans son pays les fonctions de chef d’état-major de l’armée de terre, directeur de l’information et des relations publiques des armées, a servi entre 2013 et 2015 en qualité de commandant adjoint de l'Opération de l'Union africaine et des Nations unies au Darfour (MINUAD), après avoir occupé le poste de commandant de secteur pour l’État du Darfour occidental pour la même force( 2007-2010). Il a également été Inspecteur général des forces armées sénégalaises, de 2012 à 2013.

Le général Balla a également des connexions dans la sous- région Afrique centrale. Diplômé d’état-major, il a partagé ses cours avec l’actuel président rwandais Paul Kagamé. Il a été chef de corps du Bataillon des commandos à deux reprises.  Le 31 juillet 2002, le lieutenant-colonel Balla Keïta est nommé directeur de l’information et des relations publiques des armées, en remplacement du colonel Aboubakrine Dièye, en mission à l’étranger.