Mali : l’ex-président Amadou Toumani Touré encourt une poursuite pour « haute trahison »Lundi 11 Avril 2016 - 17:45 L’ancien président ATT est mis en cause dans sa « mauvaise » gestion supposée de la situation au Nord ayant entrainé l’occupation terroriste en 2012. L’Assemblée nationale du Mali doit se prononcer cette semaine sur la poursuite ou non de l’ancien président devant la Haute cour de justice.
Il est fort improbable que l’avis de la Commission soit validée par la majorité des élus maliens. Des députés disent en privé qu’ils sont catégoriquement opposés à un jugement de l’ancien président, rapporte le site d’information Afrique sur 7 qui cite RFI. « Pourquoi le juger à cause de sa gestion du dossier du Nord, alors qu’aujourd’hui la situation n’est guère reluisante ? », interroge un élu cité par la même source. Quatre ans après sa chute, ATT reste populaire dans son pays. Plusieurs partis politiques et associations opposés au rapport de la Commission parlementaire, ont déjà officiellement demandé le retour au Mali d’Amadou Toumani Touré. Malgré les multiples accusations dont il fait l’objet depuis son exil au Sénégal, ATT ne s’est jamais exprimé publiquement, ni sur la situation socio-économique au Mali, ni même sur la crise sécuritaire à laquelle le pays est confronté, marquée par les attaques terroristes. Les putschistes regroupés au sein du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État, reprochaient à ATT sa mauvaise gestion du conflit au Nord-Mali entre l’armée et la rébellion touareg. Âgé de 67 ans, Amadou Toumani Touré est un ex- commandant des commandos parachutistes maliens. En mars 1991, après les manifestations populaires réprimées dans le sang, il participe au coup d’Etat contre Moussa Traoré, prend la présidence du Comité de transition pour le salut du peuple et assure les fonctions de chef de l’État pendant la transition démocratique. Il organise la conférence nationale (qui s’est déroulée du 29 juillet au 12 août 1991), puis des élections générales en 1992. À l’issue desquelles, il remet le pouvoir au nouveau président élu Alpha Oumar Konaré. On le surnomme alors le « soldat de la démocratie ».
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