Tchad : défis qui attendent Idriss Déby Itno, le président réélu

Vendredi 22 Avril 2016 - 12:57

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Le président tchadien Idriss Déby Itno qui a été réélu avec près de 62% des suffrages, selon les résultats provisoires annoncés le 21 avril, devra relever plusieurs défis durant son cinquième mandat pour redonner espoir au peuple tchadien tant à N’Djamena, la capitale déjà réputée frondeuse pour plusieurs raisons, que dans d’autres villes du pays.

Si les résultats qui lui donnent vainqueur sont confirmés, dans une quinzaine de jours par la Cour constitutionnelle, Idriss Déby Itno aura plusieurs défis sur le plan sécuritaire que socioéconomique. En ce qui concerne la sécurité de son peuple, il compte sur le soutien des Occidentaux, qui ont fait de lui un partenaire incontournable dans la guerre contre les islamistes – notamment de Boko Haram – au cœur d’une région troublée, percluse de conflits.

La victoire à la présidentielle du président ne masquant nullement le mécontentement économique et social grandissant de la population du fait du coût élevé de la vie à travers le pays, de l’austérité budgétaire et de la corruption, le chef de l’Etat devra mettre tout en œuvre pour faire face à ces obstacles qui alourdissent le fardeau  des 13 millions d’habitants, dont la moitié vit sous le seuil de pauvreté.

Avant la publication des résultats provisoires, les candidats de l’opposition avaient accusé le pouvoir de fraude, estimant qu’aucun candidat « ne peut l’emporter au premier tour », au vu des résultats dont ils disaient disposer.

Notons que le chef de l’opposition, Saleh Kebzabo, est arrivé en deuxième position de la présidentielle du 10 avril avec 12,80 % des voix. Laokein Kourayo Medar, maire de Moundou, capitale économique située dans le sud, a occupé la troisième place avec 10,69 % des suffrages.

Arrivé au pouvoir le 4 décembre 1990, à la faveur d’un coup d’Etat, notamment après avoir chassé Hissène Habré, Idriss Déby Itno n’a jamais cédé le moindre pouce de terrain face aux tentatives de déstabilisation dans son pays.

 

 

 

Portrait d’Idriss Déby Itno

Né en 1952 à Fada dans le Nord du Tchad, Idriss Déby entre à l’école d’officiers d’active de N’Djamena – promotion 1975-1976 - après son admission au baccalauréat. Il intègre ensuite l’Institut aéronautique d’Amaury la Grange de Hazebruk en France d’où il sortira pilote de transport, diplômé parachutiste.

Idriss Déby retourne au Tchad en 1979, en pleine guerre civile. Deux ans plus tard, soit en1981, il est nommé chef d’état-major adjoint des forces armées du Nord d’Hissène Habré. En 1983, il est promu commandant en chef des Forces armées nationales tchadiennes au moment où le pays écume plusieurs groupes rebelles se réclamant du général Wadal Abdelkader Kamougué. Idriss Déby Itno est ensuite promu au grade de Colonel, avant de se rendre en France où il suivra des cours à l’Ecole Supérieure de Guerre Inter-Armées de 1986 à 1987.

De retour au pays, il est nommé conseiller à la présidence de la République, chargé de la Défense et de la sécurité par Hissène Habré. Il occupe en même temps les fonctions de commissaire aux Armées et à la Sécurité au sein du Bureau exécutif du Comité central de l’UNIR, le parti unique de l’époque.

Le 1er avril 1989 marque le point de départ du désaccord avec le président Hissène Habré qui accuse de complot trois de ses proches : Idriss Déby, Hassan Djamouss et Mahamat Itno. Les deux autres ont été tués alors qu’Idriss Déby Itno réussira à trouver refuge au Soudan. Il y fonde en mars 1990 sa rébellion, le mouvement patriotique du salut qui chasse Hissène Habré du pouvoir la même année.

A partir donc de cette année, commence le début du règne le plus long dans l’histoire des présidents tchadiens puisque Idriss Déby remporte toutes les élections qu’il organise : celles notamment de1996, 2001, 2006, 2011 et 2016. Pour ce quinquennat qui prendra fin en 2021, le président a d’ores et déjà promis la révision de la Constitution pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels.

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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