Une équipe de football à Florence pour aider à l’intégrationMercredi 5 Octobre 2016 - 17:00 Des migrants et des Italiens mêlés sur le terrain, pour étouffer les sentiments de rejet dans la société. Ils sont Gambiens, Soudanais, Camerounais, Ghanéens ou Congolais. Leur quête de mieux-être les a fait arriver un jour en Toscane et son chef-lieu Florence (dont le maire était, il y a peu, l’actuel Premier ministre Matteo Renzi). Sur place, ils ont trouvé d’autres passionnés locaux de football qui tapaient dans le ballon à leurs temps perdus. Les deux « camps » ont fini par se rapprocher à la suite d’un drame, se parler et décider de fonder une équipe de football : le Teatro del Sale Football club. On ne sait pas si la saison prochaine le TFSC fera parler de lui au championnat, en division amateur. Mais les promoteurs de cette équipe atypique ne doutent pas d’eux : 10 Italiens et 13 migrants demandeurs d’asile qui entendent démontrer que le populisme qui fait son lit sur les stéréotypes, progresse en Europe par la peur alimentée de l’autre, de la différence. Mais qu’une fois approchée, une communauté se révèle bien vite ce qu’elle n’aurait jamais cessé d’être : des humains avec leurs défauts et leurs qualités. C’est la conviction que porte le fondateur et capitaine de cette équipe: l’étudiant italien Neri Calamai. Intégration dans l’intégration, l’entraîneur de la formation n’est pas de Toscane : Michelangelo est originaire de Palerme, en Sicile, dans le sud de l’Italie. Il n’y a pas longtemps encore lui aussi aurait été qualifié d’étranger dans le nord de son pays. Son choix est donc bien un symbole supplémentaire de cette volonté de dépasser les barrières. Michelangelo raconte que l’idée de créer un tel club de football lui est venue à l’annonce du décès d’un migrant. Imaginant ce qu’aurait été cette vie tronquée, il résolut de briser la glace et de se porter au-devant de la différence. « Après quelques mois d’entraînement, on ne voyait plus la couleur de la peau ; on ne distinguait plus les joueurs que par leurs qualités et leurs défauts : il y avait le sympathique, l’antipathique, le toujours-en-retard, le toujours-précis etc… », indique l’entraîneur. Les membres italiens du club sont de jeunes professeurs d’université, des avocats, des entrepreneurs. Les couleurs du maillot choisies sont des bandes noires et blanches qui les font ressembler « à des clowns ». Mais pas question de rigoler dès qu’approche la très solennelle présidente du club, la comédienne Maria Cassi du théâtre del Sale, salle prestigieuse de la ville de Florence ( dont l’équipe tire son nom). Tant bien que mal, tous se débrouillent pour faire face aux frais occasionés par les entraînements et résoudre les menus tracas de tous les jours. Lucien Mpama Notification:Non |