Silvio Berlusconi, un Donald Trump à l’italienne ?

Samedi 12 Novembre 2016 - 15:06

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Ancien Premier ministre connu pour sa fortune et ses frasques, Silvio Berlusconi se trouve des points communs avec le nouveau président américain.

Il y a en Italie ceux qui se sont réjouis de la défaite de l’ancienne Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, à la présidentielle du 8 novembre dernier. Et qui avaient espéré que l’arrivée du milliardaire américain à la Maison blanche marque une ère nouvelle. Un de ceux qui espéraient le départ rapide des démocrates du pouvoir aux Etats-Unis, un allié de longue date de l’Italie depuis la deuxième guerre mondiale, est sans doute Silvio Berlusconi. Première fortune d’Italie, homme d’affaires arrivé presque par accident au pouvoir dans son pays, connu pour avoir un langage peu châtié à l’endroit des femmes et des minorités, il a accordé une interview au quotidien Corriere della Sera.

« Il y a quelques analogies évidentes, même si mon histoire comme entrepreneur est très différente de celle de Trump, que je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer », affirme Silvio Berlusconi qui dit son admiration pour M. Donald Trump un homme qui, tout comme lui, « à un moment de sa vie, a décidé de consacrer ses capacités et son énergie à son pays ». C’est en 1994 que Silvio Berlusconi décida de laisser un peu les affaires pour « entrer dans l’arène » politique, suivant son expression. Il est resté au pouvoir pendant vingt ans, signant une manière de longévité pour la vie politique agitée de l’Italie.

Même si, à 80 ans, Silvio Berlusconi reste diminué par des ennuis de santé, il continue aujourd’hui d’influencer la politique de son pays et de pourfendre « les gauches communistes » qui arriveraient trop souvent au pouvoir sans passer par le canal obligé des urnes. L’Italie est une démocratie parlementaire où le premier ministre actuel, Matteo Renzi, exerce le pouvoir parce que désigné par le parti majoritaire, et non pas élu par un suffrage universel. Berlusconi ne rate aucune occasion d’écorner l’image de Matteo Renzi, un dirigeant qui dirige « sans avoir été élu ».

Il a déjà affirmé qu’il ne voulait pas d’un « Barak Obama italien ». Il a fait remarquer que Donald Trump a été élu « par tous les Américains lassés d'une vieille politique, fermée sur elle-même, devenue incapable d' écouter et de comprendre ». Berlusconi n’a jamais été un diplomate affiné dans la manière de dire les choses. Il estime que l’erreur des démocrates américains et celle de « toutes les gauches du monde » a été « celle de penser que le ‘politiquement correct’ soit le moyen d'être proche des gens, sans comprendre que les vrais faibles sont les citoyens accablés par l'Etat, les impôts, la bureaucratie, l'immigration incontrôlée, le chômage, le danger terroriste. Et ce en Amérique, comme en Italie et en Europe ».

« Les Américains ont choisi Donald Trump, maintenant laissons-le travailler. Les présidents se jugent à ce qu'ils font », estime Silvio Berlusconi, dont les propos sur Barak Obama (« un bronzé »), sur Mme Angela Merkel ou une autre dame au pouvoir en ont choqué plus d’un. Un autre trait commun avec Donald Trump, Berlusconi le présente aussi dans l’amitié ou la sympathie pour le président russe, Vladimir Poutine.

Lucien Mpama

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