Italie: une marche pour la paix en guise de réveillon à Bologne

Les activistes acquis à la cause de la paix ont décidé de convier à Bologne, au centre-nord de l’Italie, toux ceux qui, en Italie et dans le monde, ont à cœur une vie tranquille dénuée de guerres. Utopiques jusqu’au bout, ils ont décidé de tenir leur marche pour la paix qui partira de Bologne le 31 décembre. C’est-à-dire à un moment où plus de la majorité du monde formaté à la culture occidentale sera occupée à préparer la fête et des libations d’entrée insouciante dans la nouvelle année 2017 !

Surprenant, l’accord de participation qu’a donné la conférence des évêques italiens à cette initiative. Et parmi ceux-ci, le plus enthousiaste est l’archevêque de Bologne, Mgr Matteo Zuppi, sans doute, le plus africain des hauts-prélats italiens. Il a longtemps été le chargé des missions de paix au sein de la communauté catholique romaine Sant’Egidio. A ce titre, il n’ y a pas beaucoup de palais présidentiels africains dans lesquels il n’a pas été dépêché pour plaider la cause de la paix quand une guerre se déclarait.

Avec son organisation, on lui doit la signature des accords ayant mis fin à 27 ans de guerre civile au Mozambique, en 1992 et à la consolidation de la paix en Angola où Sant’Egidio a joué un rôle de premier plan pour amener l’opposition de l’UNITA (alors dirigée par Jonas Savimbi) à intégrer la dynamique de paix. Dans les deux Congo aussi, on a vu la valise éliminée de Mgr Zuppi pour tenter de négocier une trêve, une rencontre entre belligérants, une invitation à Rome, au siège de Sant’ Egidio, l’un des endroits qui a vu passer le plus de dirigeants africains à Rome. De l’Algérie au Soudan et au Sud-Soudan, la cause de la paix a résonné en suppliques, prières et discours dans la grande salle de Sant’Egidio.

Parmi les participants annoncés à la marche de Bologne, figure aussi une  ONG très active surtout sur le plan intellectuel, parmi les Africains d’Italie: “Chiama l’Africa” (L’Afrique appelle). Des associations de migrants, des organisations confessionnelles non-chrétiennes ; et des individualités, devraient aussi battre le pavé à Bologne samedi prochain. La marche va démarrer à 14h30 avec, en prélude, une « fête de l’accueil» pour souhaiter la bienvenue aux migrants nouvellement débarqués en Italie, et dont l’histoire recoupe trop souvent celle de tous les conflits dont la planète est essaimée. Musiques et danses seront également de la partie.