Conseil de sécurité : la France défend l’embargo sur les armes au Soudan du Sud et s’abstient sur le renouvellement du mandat de la Minul au Libéria

Jeudi 29 Décembre 2016 - 12:14

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Le représentant permanent de la France auprès de Nations unies, l’ambassadeur François Delattre, a fait un rappel historique du conflit qui s’est  déclenché il y a trois ans au Soudan du Sud. Il a plaidé en faveur de l’embargo sur les armes. Par contre, s’est abstenu sur le renouvellement du mandat de la Minul au Libéria sur la base des progrès accomplis par les autorités du pays.

Soudan du Sud

Les civils ont été la principale cible des conflits au Soudan du Sud, avec des conséquences humanitaires dramatiques et des besoins immenses. La situation sécuritaire reste volatile avec des risques de reprise et d’aggravation d’un cycle de violences accompagné d’atrocités de masse.

La France, par le biais de son représentant aux Nations unies, a regretté que le projet de résolution présenté par les Etats-Unis n’ait pas pu recueillir les soutiens nécessaires au sein du Conseil pour être adopté. Elle soutient de son côté la mise en place d'un embargo sur les armes au Soudan du Sud. Elle a déploré que cette mesure n'ait pas été proposée plus tôt, à des moments où elle aurait pu bénéficier d'un large soutien au sein du conseil.

Il a fait savoir que « l’afflux continu d’armes au Soudan du Sud nourrit les violences en entretenant l’illusion d’une solution militaire au conflit. Aux mains des adversaires de la paix, ces armements facilitent la commission des pires exactions à l’encontre des civils ». Pour François Delattre, l’embargo sur les armes y aurait certainement contribué.

Ajoutant : « en altérant les calculs de ceux qui privilégient encore la solution militaire, l'embargo aurait pu favoriser le camp de la paix. Son influence positive sur le niveau de violence aurait pu permettre de créer un environnement propice à un dialogue politique apaisé. Comme ce conseil l'a affirmé à plusieurs reprises, la solution durable aux violences que connaît le Soudan du Sud ne saurait être que politique. Et là encore, cet embargo aurait pu y contribuer ».

Il a dit espérer que le Conseil saura retrouver  l’unanimité pour venir en aide aux populations civiles. « Notre responsabilité collective est d'éviter un nouveau cycle d'atrocités de masses au Soudan du Sud, sur lequel le secrétaire général des Nations unies nous a mis en garde, et d'y créer les conditions pour enclencher une dynamique positive », a-t-il conclu.

Libéria

Par contre, l’ambassadeur François Delattre s’est abstenu sur la résolution concernant le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies au Liberia (Minul), saluant des progrès accomplis par le Liberia depuis la signature de l’Accord de paix en 2003, le leadership, la vision de la présidente Ellen Johnson-Sirleaf et les autorités libériennes qui assurent pleinement le maintien de la sécurité sur leur territoire depuis 6 mois.

« Après une longue période de maintien de la paix, le Libéria est entré dans une phase de consolidation de la paix. C'est pour cela que le conseil de sécurité aujourd'hui reconnaît que la situation au Libéria ne représente plus une menace à la paix et à la sécurité internationales », a souligné le représentant français, qui aurait souhaité que le Conseil de sécurité en tire les conclusions. En somme, le Conseil de sécurité reconnaît que la situation au Libéria ne représente plus une menace à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il dit. Pour souligner : « cette résolution entretient la culture de la dépendance du Libéria vis-à-vis des Casques bleus ».

Le Conseil de sécurité a renouvelé le mandat de la Minul pour une durée de 15 mois alors qu’elle reconnaît qu’il n’y a plus de menace à la paix et à la sécurité dans le pays. Pour François Delattre, le Conseil risque ainsi « d'entretenir une culture de la dépendance et d'empêcher le développement des capacités nationales libériennes ». Il aurait souhaité que le Conseil prenne en compte la perspective de la présidentielle en octobre 2017,  et à autoriser la force de réaction rapide, actuellement positionnée en Côte d’Ivoire et bientôt au Mali, à se déployer « temporairement au Libéria si besoin ». Ce qui fut le cas en Centrafrique.

L’autre problème soulevé par la résolution et souligné par le représentant français c’est « le gaspillage des ressources précieuses pour le maintien de la paix ». En effet, voilà 6 mois que les soldats de la Minul n’ont plus de missions à remplir et maintiennent artificiellement plus de 700 soldats et de 5 hélicoptères de l’ONU au Libéria pour les 15 prochains mois. Au même moment les Casques bleus au Mali manquent cruellement de moyens pour se protéger et réaliser des évacuations médicales. 

Noël Ndong

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