Economie forestière : le Congo opte pour la double certification forestière

Mardi 14 Janvier 2014 - 17:18

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Le ministère de l’Économie forestière et du développement durable a décidé de mettre en place un système national de certification des forêts (PAFC-Congo) à l’instar du système africain de certification des forêts, le Panafrican Forest Certification (PAFC) 

Le PAFC-Congo sera endossé par le programme de reconnaissance des standards de certification forestière (PEFC), qui permet au PAFC d’avoir une reconnaissance internationale. En agissant ainsi, la République du Congo est sur les traces du Gabon et du Cameroun qui ont déjà mis en place une association à but non lucratif, un organe responsable du développement et du maintien des standards du schéma de certification.

Ainsi le Congo s’est engagé à promouvoir la double certification forestière, à la suite de la suspension considérée d’injuste et d’injustifiée du certificat de bonne pratique forestière, accordé à l’unité forestière d’aménagement Gombé, la plus grande superficie certifiée au monde.

Dans cette optique, plusieurs acteurs du secteur participent à un atelier de sensibilisation sur le projet « Programme de promotion de l’exploitation certifiée des forêts », qui s’est ouvert le 14 janvier à Brazzaville.

Depuis un certain temps, la certification forestière est devenue une réalité du marché et la demande des produits de bois certifiés est en augmentation, notamment en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest. « Ce sont des régions dans lesquelles se trouvent les principaux consommateurs des bois tropicaux », a décrypté le directeur de cabinet du ministre de l’Économie forestière et du Développement durable, Michel Elenga. Par conséquent, cet atelier est une occasion pour les participants de s’approprier du projet ci-dessus cité. Ce projet a pour objectif l’augmentation des superficies des forêts de production certifiée dans le Bassin du Congo (± 4,2 millions d’ha), notamment au Cameroun, au Congo, en République démocratique du Congo et bientôt au Gabon. 

Les produits certifiés FSC ne représentent qu’environ 1%

En effet, ce programme est sous tutelle de la Comifac (Commission des forêts d’Afrique centrale). Il est financé par une banque allemande à hauteur de 10 millions d’euros. Il s’exécute à travers trois composantes : la mise en place de mécanismes techniques et formels ainsi que des conditions institutionnelles propices à la certification ; l’amélioration de la qualité de l’exploitation industrielle des forêts ; le renforcement de la communication.

« Au moment où la certification forestière est à la croisée des chemins, avec l’entrée en vigueur du nouveau règlement bois européen et la mise en place des APV-Flegt, nous avons besoin de ce type d’appui (…) les produits certifiés FSC ne représentent malheureusement qu’environ 1% de bois exportés par le Bassin du Congo annuellement », a circonscrit le représentant national de la Comifac, Joachim Nkondi.

Opérationnel depuis avril 2012, ce programme sous-régional a réalisé une série d’interventions qui encourage la certification. Ces actions se déclinent comme suit : une aide directe aux entreprises par des actions de formation et d’accompagnement ; une incitation à un cadre réglementaire plus favorable à la certification ; une contribution à la mise au point de procédures et d’outils méthodologiques FSC adaptés aux conditions d’exploitation des entreprises.

À ces actions s’ajoutent celle de la promotion à la formation d’auditeurs indépendants et au renforcement des capacités des cellules d’aménagement des entreprises. Le programme a contribué aussi à l’intégration d’un corpus d’acteurs qualifiés dans une démarche d’appui continu aux sociétés forestières engagées dans la gestion durable. « Nous avons là une opportunité de financement des activités que nous devons saisir pour la protection de notre patrimoine forestier », a souligné Joachim Nkondi, soutenu par Michel Elenga. « Je souhaite que l’initiative du PAFC-Congo soit soutenue par le PEFCF (…). Ce qui permettra de financer les activités prioritaires de notre pays », a-t-il conclu. 

Aménagement forestier : 2016, date butoir
La République du Congo se fixe comme objectif l’aménagement de toutes les concessions forestières à l’horizon 2016, correspondant à l’année d’achèvement du Programme national de développement.
Le directeur de cabinet du ministre de l’Économie forestière et du Développement durable, Michel Elenga, l’a une fois de plus rappelé le 14 janvier à Brazzaville, au cours de l’atelier national de présentation du programme de promotion de l’exploitation certifiée des forêts.
Du bilan de 2013, sur l’aménagement des forêts, il ressort que 50% de superficie a été inventoriée, dans les massifs du Nord, du Chaillu et du Mayombe. Un travail réalisé par le centre national d’inventaire et d’aménagement des ressources forestières et fauniques (CNIAF) à travers la mise en œuvre du projet « Inventaire forestier national ».
Hormis le CNIAF, le laboratoire géométrique a réalisé des cartes actualisées des concessions forestières et des aires protégées. Aussi, deux nouveaux plans d’aménagement des concessions forestières d’adoptés : UFA Ipénda et Bétou.
La superficie totale des concessions disposant des plans d’aménagement est estimée à 4.057.985 ha, environ 40% de la superficie forestière concédée à l’exploitation.
Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre des plans d’aménagement des concessions forestières, les plans de gestion des séries de développement de certaines UFA ont été examinés puis validés. Il s’agit de ceux des UFA de Pokola, Kabo, Ngombé (Sangha) et Loudoungou-Toukoulaka (Likouala). Tandis que les UFA d’Ipenja, Lopola et Mokabi-Dzanga (Likouala) sont en cours d’élaboration.
En terme de perspective, le projet « Appui à la gestion durable des forêts du Congo » prévoit pour cette année l’aménagement de 850.000ha de forêts soit 22% seulement des 4 millions ha prévus pour faire l’objet d’aménagement.
N.F.L.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le présidium de l’atelier. crédit photo Adiac Photo 2 : Les parties prenantes à l’atelier. crédit photo Adiac