Région des Grands Lacs : Navi Pillay demande une coopération pour punir les auteurs de violations des droits de l’homme

Jeudi 16 Janvier 2014 - 9:42

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La haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a demandé aux chefs d’État participant au cinquième sommet ordinaire sur la région des Grands Lacs tenu le 15 janvier à Luanda (en Angola) de s’assurer que les personnes suspectées d’avoir commis des crimes internationaux et de graves violations des droits de l’homme ne puissent continuer à fuir la justice en se rendant dans un autre pays

Navy Pillay a réclamé une coopération transfrontalière au sein de la région des Grands Lacs pour que les fugitifs auteurs de violations des droits de l’homme soient traduits en justice. La réunion de haut niveau qui se déroule actuellement à Luanda « constitue, pour les États membres, une opportunité sans précédent de faire avancer la lutte contre l’impunité dans cette région marquée par les violences », a indiqué Navi Pillay. Elle a souligné que les objectifs du cinquième sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) – la promotion de la paix, la sécurité, la stabilité et le développement – « ne pourront être atteints que si les personnes responsables de violence et d’exploitation économique illégale rendent des comptes ».

Navy Pillay a rappelé que des engagements formels avaient été pris en février 2013 par les signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération de ne pas accueillir ou protéger les personnes accusées de crimes internationaux ou qui relèvent du régime de sanctions des Nations unies. Elle a évoqué le cas de nombreux anciens éléments du M23 qui sont encore en fuite au Rwanda et en Ouganda ainsi que des personnes soupçonnées d’avoir activement participé au génocide rwandais de 1994 qui, selon elle, continuent d’échapper à la justice en RDC. D’autres personnes soupçonnées de crimes très graves auraient également échappé à la justice en partant pour un pays tiers.

« J’exhorte les États à cesser de fermer les yeux sur la présence sur leur territoire de personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes très graves. Je leur demande de saisir l’opportunité que représente ce sommet pour aborder la question de la coopération judiciaire et garantir que des comptes soient rendus pour les crimes internationaux et les graves violations des droits de l’homme commis dans la région, a déclaré Navi Pillay. Pour citer un exemple récent, le Rwanda et l’Ouganda hébergent actuellement des hauts gradés du groupe rebelle M23 qui figureraient parmi les pires auteurs de violations des droits de l’homme perpétrées en République démocratique du Congo, notamment des massacres, des violences et le recrutement et l’utilisation d’enfants. S’ils continuent à échapper à la justice dans des États voisins, ils constitueront une menace pour la sécurité, nuisant aux efforts en faveur d’une paix et d’un développement durables de la région. »

Selon Navy Pillay, ces derniers mois, de hauts représentants du Haut-Commissariat ont fait des progrès avec les autorités de la République démocratique du Congo sur les questions liées à l’impunité, notamment dans le suivi du « rapport de cartographie » des Nations unies, qui répertorie les violations manifestes des droits de l’homme en RDC entre 1993 et 2003. « Je suis encouragée par les efforts récents déployés par les autorités congolaises pour que les hauts gradés responsables de violations graves des droits de l’homme, dont des violences sexuelles, rendent des comptes. Cette tendance doit se poursuivre et inclure la coopération transfrontalière. La lutte contre l’impunité exige un engagement actif et réel de tous les États de la sous-région », a conclu la haut-commissaire.

Signalons que lors de ce sommet, l’Angola a succédé à l’Ouganda à la présidence de la CIRGL pour une période de deux ans.

Nestor N'Gampoula