Crise centrafricaine : l’ONU met en place une commission d’enquête

Jeudi 23 Janvier 2014 - 10:36

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Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a nommé, le 22 janvier, les membres d'une commission internationale d'enquête sur les violations des droits de l'homme commises en République centrafricaine (RCA)

Conformément à une résolution adoptée le 5 décembre 2013 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, cette commission sera chargée pendant une période initiale d’un an d’enquêter sur les exactions en RCA depuis janvier 2013, et de traquer les responsables. La commission est composée d’un secrétariat et de trois experts dans le domaine des droits de l’homme : Jorge Castaneda, un ancien ministre mexicain des Affaires étrangères, Fatimata M’Baye, avocate mauritanienne et vice-présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme, et Bernard Acho Muna, avocat à la Cour suprême du Cameroun et ancien vice-procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda.

Le communiqué des Nations unies signale que les résultats de l’enquête seront transmis au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui les présentera au Conseil de sécurité en juin 2015. La représentante spéciale de l’ONU pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, a évalué à 6 000 le nombre d’enfants soldats en RCA. Zainab Hawa Bangura, représentante spéciale sur les violences sexuelles dans les conflits, a pour sa part recensé 4 530 cas de violence sexuelle « perpétrés par des hommes armés soupçonnés d’appartenir à la Séléka » à Bangui et dans plusieurs villes et provinces entre janvier et novembre 2013. Le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a de son côté mis en garde mercredi contre un risque de génocide et s’est déclaré « choqué par l’intensité de la haine entre les communautés » musulmane et chrétienne.

La RCA est plongée dans le chaos depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka. De très nombreuses violations des droits de l’homme ont été commises par d’ex-combattants de la Séléka, et par les milices chrétiennes « anti-balaka » qui les combattaient, provoquant des déplacements massifs de population. Près d’un million de personnes ont fui leurs foyers depuis mars 2013. Environ 2,6 millions de personnes, soit la moitié de la population, ont besoin d’aide humanitaire.

Tiras Andang