Kouilou : une femme à la tête du village TchiéllaLundi 27 Janvier 2014 - 16:15 Pauline Koumba Bissafi a été intronisée le 23 janvier par le sous-préfet de Nzambi, Esther Makosso, en présence de plusieurs invités dont la directrice de l’intégration de la femme au développement du département du Kouilou, Marie-Jeanne Steimbault Nommée par l’arrêté N°001/MID/DK/P-CAB du 6 janvier 2014, Pauline Koumba Bissafi succède à Jean-Louis Mavoungou, décédé le 22 octobre dernier avec sa fille de trois ans dans un accident de la circulation intervenu entre Pointe-Noire et le village Tchiélla. En effet, après la lecture du décret relatif à l’administration du quartier ou du village par le secrétaire général de la sous-préfecture de Nzambi, Yves Clément Bongo-Loufoua, le sous-préfet de Nzambi a installé la première femme chef du village Tchiélla et son secrétaire, Bernard Zinga, à leurs postes respectifs. « En vertu du pouvoir qui nous est conféré, déclarons madame Pauline Koumba Bissafi installée dans vos fonctions de chef de village Tchiélla conformément aux dispositions, 001/MID/DK/CAB du 06/01/2014. Vous exercerez ces fonctions avec désintéressement, loyauté, grand dévouement suivant les édictions de la constitution de notre pays. La population actuelle vous doit obéissance et respect », a déclaré Esther Makosso qui a, par ailleurs, demandé aux sages de ce village d’être les conseillers de Pauline Koumba Bissafi afin de l’aider dans l’exercice de ses fonctions. Elle est la deuxième femme chef de village dans le district de Nzambi et quatrième dans le département du Kouilou. D’après Esther Makosso, la proposition de cette femme à ce poste a été acceptée sans condition par le préfet du Kouilou, Fidel Dimou, parce qu’elle répond aux critères de choix, notamment : être de nationalité congolaise, savoir lire et écrire et être résident du village à diriger. Après la prestation de serment de Pauline Koumba Bissafi devant son époux, ses enfants, les chefs des villages environnants, et sa famille politique, la nouvelle responsable du village Tchiélla a reçu les symboles de commandement dont le brassard vert, jaune et rouge et le drapeau national. Dans son mot de circonstance et au nom de tous les habitants de son village, la nouvelle chef de village a remercié le président de la République pour la paix retrouvée, le préfet, le sous-préfet et ses collaborateurs, du choix porté sur son secrétaire et sur elle-même. « Madame le sous-préfet je vous assure que notre engagement au service de la population de Nzambi en général et en particulier celle du district de Tchiélla, est le respect des directives de la hiérarchie, l’observation de l’ensemble des lois administratives. Ensemble avec notre population nous allons travailler main dans la main », a-t-elle indiquée. La directrice départementale de l’intégration de la femme au développement du Kouilou, Marie Jeanne Steimbault, heureuse de l'éveil de la femme congolaise aux postes de prises de décision, a souligné que cette nomination prouve l’engagement des femmes du Kouilou à la prise de conscience. « Nous sommes devant la quatrième femme nommée chef de village dans notre département et il faut s'en féliciter. Nous allons continuer à œuvrer et nous croyons fermement qu’au fur et à mesure, les femmes vont continuer à accepter d’être à la tête des structures, pour améliorer le fichier de représentativité des femmes dans les sphères de prises de décision », s’est-elle réjouie. D’après elle, ce ne sont pas les hommes qui ne veulent pas céder la place aux femmes, mais plutôt les femmes qui ne veulent pas forcément accepter de prendre des responsabilités. « Nous avons encore une femme qui a accepté d’assumer les fonctions de chef de village. Moi en tant que directrice de l’intégration de la femme au Kouilou, je suis satisfaite et souhaite que cet engagement se pérennise », a-t-elle ajouté. Notons que le siège du village Tchiélla, situé auparavant en face du domicile du défunt, Jean-Louis Mavoungou, sera déplacé au domicile du nouveau chef du village. Ce village d’environ 150 habitants, est le troisième village de la sous-préfecture de Nzambi, après Madingo-Kayes. Il ne dispose ni d'un centre de santé ni d'une école. Âgée de 56 ans, Pauline Koumba Bissafi est mariée, mère de neuf enfants (huit garçons et une fille). Elle a fait ses études primaires à l’école de Siafoumou à Pointe-Noire avant de les poursuivre au collège Moe-Poaty de la ville. Son cursus s’est arrêté en classe de 5e puisqu'elle a été sollicitée en mariage par son actuel époux, Raphaël Tsamou, qui a été à la tête de ce même village de 2009 à 2011. Avec son niveau de 5e, elle s’exprime couramment en français et dispose d’une bonne moralité. Une femme généreuse selon les témoignages des habitants de Tchiélla. Membre du RDPS, elle a milité pendant les années 80 à l’URFC. Enfin, elle a été récemment nommée évangéliste à l’Église du Christianisme prophétique en Afrique. Charlem Léa Legnoki Légendes et crédits photo :photo 1 : Pauline Koumba Bissafi entourée du sous-préfet de Nzambi à gauche et de la directrice de l'intégration de la femme au déveleppement du Kouilou à droite "photo adiac"
photo 2 : Pauline Koumba Bissafi, chef de village Tchiélla "photo adiac" |