Dossier fin d'année. Diplomatie : le Congo demeure un pays fréquentable

Mercredi 2 Janvier 2019 - 18:21

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Rayonnement à l’international, renforcement des liens d’amitié et de coopération avec les pays du monde, visite d’Etat, situation sécuritaire dans la région des Grands lacs..., l’agenda 2018 de la diplomatie congolaise a été marqué par plusieurs activités, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Retour sur les événements phares de ces douze derniers mois.

Dans le cadre du renforcement des liens d’amitié avec d’autres pays, le Congo a connu, en 2018, un véritable balai diplomatique avec l’arrivée de nouveaux ambassadeurs et consuls accrédités sur son territoire. C’est le cas, entre autres, des ambassadeurs de Chine, d’Italie, de Guinée équatoriale, d’Angola, d’Egypte, de Cuba, de Suède, du Burundi, d’Ouganda, d’Ethiopie, de la Palestine.

Lors de la traditionnelle remise des lettres de créance au président de la République, Denis Sassou N’Guesso, les nouveaux diplomates ont exprimé, tour à tour, leur volonté d’apporter une nouvelle impulsion aux relations qui lient le Congo à leurs pays respectifs.

La consolidation des relations d’amitié et de coopération qui s’est traduite par de nombreuses visites officielles et de travail au haut sommet de l’Etat a également occupé une place prépondérante durant les douze derniers mois. L’on se souviendra de la visite du chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, en Chine, pour participer au troisième Forum sino-africain ; en Arabie saoudite où il a échangé avec sa majesté Salma Bin Abdelaziz Al Saoud sur la consolidation de la coopération dans le domaine commercial, pétrolier et agricole.

L’axe Brazzaville-Paris se revitalise

La rencontre entre le président congolais et son homologue français, Emmanuel Macron, en marge du sommet de la Francophonie à Erevan, en Arménie, au mois d’octobre, a été la preuve du besoin de la France de conserver de bonnes relations avec le Congo. A la cérémonie officielle consacrée à la commémoration, à Paris, de la fin de la Première Guerre mondiale, les deux présidents n’ont pas manqué d’afficher leur complicité.

Rappelons que quelques mois auparavant, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, qui séjournait à Brazzaville, avait déclaré que les relations entre la France et le Congo ne souffraient d’aucun malentendu.

Les différentes visites à Brazzaville des présidents centrafricain, Faustin Archange Touadera; et malien, Ibrahim Boubacar Keita ; du président du Sénat chinois, Wang Yang ; du conseiller stratégique du président de la commission de l’Union africaine, Mohamed El Hacen Lebatt; et bien d’autres, ont meublé l’agenda diplomatique 2018. De nombreuses sorties effectuées par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l'étranger, Jean-Claude Gakosso, s’inscrivent aussi dans le renforcement des liens d’amitié et de coopération entre le Congo et d’autres pays du monde.

Le séjour à Brazzaville, en début novembre, de la nouvelle secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, qui a fait du Congo sa première destination, deux semaines après son élection, a également marqué l’actualité.

Parallèlement aux actions bilatérales, le Congo a fait entendre sa voix au niveau des organisations sous-régionales africaines. Voilà qui justifie sa participation au sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale ( Cémac, en octobre dernier au Tchad. La rencontre a permis aux six pays de la zone Cémac de faire le point sur la situation qui prévaut dans la sous-région, notamment le ralentissement de la croissance économique dû en partie aux déficits budgétaires et aux comptes extérieurs ainsi qu’à d’autres facteurs.

Plaidoyer pour les changements climatiques

Fort de ses 342 000 km², le Congo se présente comme un pionnier de la lutte contre les changements climatiques. Le pays a organisé, en avril 2018, le premier sommet de la Commission climat du Bassin du Congo, placé sous le patronage du président de la République, Denis Sassou N’Guesso, président de cette commission. Une réunion au cours de laquelle une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement a pris part. Sa Majesté Mohammed VI, roi du Maroc, a également rehaussé de sa présence ce sommet en tant qu’invité spécial.

Tous les pays présents à ces assises ont plaidé en faveur du financement du Fonds bleu pour le Bassin du Congo par les partenaires bilatéraux et multilatéraux. Cet événement qui s’est tenu un mois après la troisième réunion de l’initiative mondiale sur les tourbières, témoigne, une fois de plus, du rôle que joue le Bassin du Congo dans l’émergence d’un nouveau modèle économique conciliant la lutte contre les changements climatiques et le développement durable du continent africain.

Paix et sécurité dans la sous-région…

Sur une grande partie du continent africain où les conflits sont légion, le Congo a toujours privilégié la voie du dialogue et exprimé sa constante disponibilité pour contribuer aux efforts de réconciliation, comme ce fut le cas sur la situation en Libye et en République centrafricaine lorsqu'il a été désigné pour assurer la médiation.

En cette période électorale en République démocratique du Congo (RDC), le Congo, y compris les autres pays voisins, ne sont pas restés inactifs. D’où la tenue, le 27 décembre à Brazzaville, d’un mini-sommet réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (Cirgl) et de la Commission de développement d’Afrique australe (SADC), à l’issue duquel, ils ont lancé un appel à l’apaisement et demandé à la communauté internationale d’apporter son soutien dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola.

En effet, la Cirgl qui s’est engagée à accompagner la RDC dans le processus électoral apaisé n’a pas cessé de réitérer son appel à l’unité, la sérénité, la paix et le respect des accords. Le président de l’Assemblée nationale du Congo, Isidore Mvouba, élu président du parlement de cette organisation sous-régionale, avait plaidé dans ce sens.

Il sied de rappeler que la situation actuelle en RDC avait déjà fait l’objet d’un échange, le 20 décembre à Brazzaville, entre le chef de l’Etat congolais et le ministre angolais de l’Intérieur, Angelo Da Veiga Tavares. Les deux pays souhaitent que le scrutin se passe dans la paix et la quiétude.

En somme, l’action diplomatique congolaise s’est assignée comme objectif stratégique de hisser la coopération avec les pays amis au niveau d’un véritable partenariat agissant et solidaire. C’est dans cette optique que les multiples visites organisées au plus haut sommet de l’Etat ont créé une nouvelle dynamique dans les relations avec les pays frères et donné une forte impulsion à la coopération bilatérale et multilatérale.

 

 

 

 

Yvette Reine Nzaba et Rock Ngassakys

Légendes et crédits photo : 

- La photo de famille des dirigeants lors du sommet du Bassin du Congo - La table ronde Cirgl/SADC

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