Autisme : le pénible quotidien des parents d’enfants infirmes moteurs cérébrauxJeudi 4 Avril 2019 - 20:41 Victime de préjugés sociaux, l’enfant infirme moteur cérébral (IMC) est impunément tué aussitôt ou graduellement par ses parents et par la société. A tort, il est à l’origine de plusieurs dislocations familiales. Sa prise en charge, trop onéreuse et longue, ruine même les parents les plus aisés. Pourtant, une intervention précoce peut améliorer significativement sa condition de vie.
Abandonnée par ses proches, qui l’encourageaient à mettre fin à la vie de son fils, Gislande Pamy a dû partir pour ne pas succomber à la tentation. « Il m’a fallu du temps pour que j’accepte l’état de mon fils. J’ai appris à l’aimer tel qu’il est et je sais qu’il ne sera jamais comme les autres », a avoué la jeune mère, contenant difficilement ses larmes. Méprisées, rejetées pour certaines au sein de leur famille, chasser du foyer conjugal, de nombreuses femmes ont vu leur ménage se disloquer à cause de la venue d’un enfant infirme moteur cérébral. Ne sachant pas à qui se confier, plusieurs d'entre elles sont allées de guérisseurs en églises pour trouver des solutions. « Quand on m’a dit que Julie n’était pas comme les autres, j’étais effondrée et au fond de moi, j’espérais un miracle. Avec ma mère, nous sommes allées voir un guérisseur, puis un pasteur. Malgré les multiples consultations, il n’y a eu aucune amélioration et la situation allait en s’empirant », a déclaré Mimi, une Brazzavilloise, qui regrette d'avoir perdu du temps avant d’aller consulter des spécialistes. Même son de cloche pour José, père d'un fils IMC en classe de CE1 aujourd’hui, qui encourage les parents à scolariser leurs enfants; car dit-il; « ne pas le faire est tout aussi une forme de discrimination que nous faisons subir à nos enfants ». D’après Monique Bouelou, kinésithérapeute au centre Medipsyp depuis 2006, « quoique les soins médicaux soient onéreux, ils demeurent indispensables pour la croissance de ces enfants et cela doit débuter tôt ». Dans ce centre, elle aide à la rééducation et s’occupe du massage, trois fois par semaine. Malgré l’article 45 de la loi n° 2010 du 14 juin 2010, portant protection de l’enfant en République du Congo, beaucoup d’enfants IMC sont encore privés de leurs droits, notamment celui de l’éducation. L’enfant avec handicap a le droit de bénéficier de soins spécifiques et d’une éducation appropriée ou intégrée. Si au niveau des associations les choses semblent bouger, comme l’a fait remarquer Mack Mbouesso, enseignante au centre Medypsyp, l’Etat devrait davantage s’impliquer dans la création des centres afin de permettre une meilleure intégration de ces enfants injustement discriminés. Berna Marty Légendes et crédits photo :Une prise en charge précoce peut améliorer les conditions de vie des enfants autistes Notification:Non |