Désarmement : Vladimir Poutine appelle à un dialogue sérieux

Lundi 5 Août 2019 - 19:59

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L’actuel président de la Fédération de Russie a souhaité, le 5 août, qu’Américains et Russes reprennent les discussions sur le dossier après la fin du traité de désarmement nucléaire INF, avertissant que son pays serait contraint de produire de nouveaux missiles si Washington le faisait.

Vladimir Poutine s’exprimait à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité sous la forme d’une déclaration solennelle publiée par le Kremlin. « Pour éviter un chaos où il n’y a aucune règle, limite ou loi, il faut encore une fois réfléchir à toutes les conséquences dangereuses possibles et entamer un dialogue sérieux sans ambiguïté », a-t-il avancé. « La Russie juge nécessaire de relancer entièrement et sans attendre les pourparlers visant à assurer la stabilité stratégique et la sécurité. Nous y sommes prêts », a souligné le président russe, en mettant en garde contre « une course aux armements illimités ».

La fin du traité INF a « compliqué gravement la situation dans le monde et créé des risques fondamentaux pour tous (…). La responsabilité en repose entièrement sur la partie américaine », a poursuivi Vladimir Poutine, appelant Washington et ses alliés au « bon sens » et au « sens de la responsabilité ». En attendant de connaître la réponse de Washington à son appel, il a ordonné aux ministères russes de la Défense et des Affaires étrangères, et aux services de renseignements de suivre « attentivement » les initiatives prises par Washington en la matière, assurant que les actes de Moscou auront « exclusivement un caractère de réciprocité ».

Le 2 août, après six mois d’un dialogue de sourds, les Etats-Unis et la Russie ont acté la fin du traité conclu pendant la Guerre froide, s’accusant mutuellement d’être responsables de violer ce texte bilatéral emblématique.

Quelques heures seulement après la fin du traité, les Etats-Unis ont annoncé le développement de nouveaux missiles conventionnels, affirmant que Moscou a accru ses capacités d’une manière incompatible avec l’accord sur le désarmement, qui concernait les missiles d’une portée de 500 à 5.500 km. Le texte avait permis dans les années 1980 l’élimination des missiles russes SS20 et américains Pershing, au cœur de la crise des euromissiles.

« La Fédération de Russie produit et déploie une capacité offensive qui était interdite par le traité INF », a affirmé la semaine dernière le ministre américain de la Défense, Mark Esper. « Maintenant que nous nous sommes retirés, le ministère de la Défense va poursuivre pleinement le développement de ces missiles conventionnels tirés depuis le sol », avait-il précisé.

Notons qu’après la fin du Traité de désarmement nucléaire INF, il ne reste désormais en vigueur qu’un seul accord nucléaire bilatéral entre Moscou et Washington : le traité START, qui maintient les arsenaux nucléaires des deux pays bien en-deçà du niveau de la Guerre froide et dont le dernier volet arrive à échéance en 2021.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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