Libye : Khalifa Haftar dit être ouvert au dialogue avec Fayez al-Sarraj

Jeudi 26 Septembre 2019 - 14:00

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Avant une réunion de l’ONU sur le pays, à New York, l’homme fort de l’est libyen qui mène une offensive pour s’emparer de Tripoli, a indiqué, le 26 septembre, dans un communiqué, qu’il était prêt à discuter avec son rival, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), sur la crise libyenne.

« En fin de compte, il faut dialoguer et s’assoir » autour d’une table de négociations, a indiqué Khalifa Haftar. Malgré cela, le maréchal a dit que le dialogue ne serait « pas possible tant que les groupes terroristes et les milices criminelles contrôlent (...) Tripoli », en faisant référence aux forces loyales au GNA, un gouvernement reconnu par l’ONU. L’homme fort de la Cyrénaïque a, par ailleurs, salué la réunion tenue aux Nations unies, à l’initiative de la France et de l’Italie, organisée en marge de l’Assemblée générale.

Khalifa Haftar a déclaré être prêt au dialogue alors qu’en début septembre, il avait rejeté l’appel de l’ONU à reprendre des discussions, estimant qu’une solution militaire était la plus à même de résoudre le conflit. « La solution militaire est la meilleure solution pour restaurer la sécurité et rétablir la loi », avait déclaré son porte-parole, le général Ahmed al-Mesmari, convaincu qu’il était trop tard pour reprendre le dialogue. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse aux Emirats arabes unis, un pays accusé par le GNA de soutenir l’offensive du maréchal.

Dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, le Premier ministre du GNA, Fayez al-Sarraj, a dénoncé, le 25 septembre, les « ingérences » de pays étrangers en Libye, soulignant que son pays « vit une crise grave du fait d’une ingérence étrangère négative ». « Il est regrettable que d’autres pays continuent de s’immiscer » en Libye, a-t-il insisté, en citant les Emirats arabes unis, la France et l’Egypte.

Le chef du GNA a qualifié son adversaire, Khalifa Haftar, de « criminel assoiffé de sang », ajoutant que ce qui « l’a encouragé c’est l’appui d’Etats étrangers ». « Nous le vaincrons quels que soient ses appuis », a-t-il assuré, en rejetant toute possibilité de discuter avec Khalifa Haftar. Et poursuivant son propos, Fayez al-Sarraj a critiqué le rôle des Emirats arabes unis, qui relaient les discours du maréchal Khalifa Haftar, la découverte de « missiles français » dans une localité libérée par ses troupes et « l’Egypte qui nous donne des leçons ».

Le maréchal Khalifa Haftar a lancé le 4 avril, avec son autoproclamée Armée nationale libyenne, une offensive contre la capitale, siège du GNA de Fayez al-Sarraj, afin de la purger des « groupes terroristes ».

Plusieurs analystes pensent que la crise libyenne perdure parce que certaines puissances sont accusées de mener une guerre par procuration dans le pays, plongé dans le chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte. Parmi ces pays figurent les Emirats, l’Egypte et l’Arabie saoudite qui sont accusés de soutenir le maréchal Haftar, mais aussi le Qatar et la Turquie qui appuient le GNA de Fayez al-Sarraj. Quant à la position des Etats-Unis dans ce conflit, elle reste peu claire depuis un appel téléphonique de Donald Trump au maréchal Haftar, en avril.

Depuis la chute de Mouammar Khadafi en 2011, le pays est plongé dans le chaos, avec une multitude de groupes armés et des forces politiques rivales. Les violences ont fait plus de mille morts selon l’ONU et les combats se sont enlisés au sud de Tripoli sans qu’aucune partie ne semble pouvoir l’emporter sur l’autre.

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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